En réduisant la note accordée à la dette brésilienne, l’agence S&P a fait chuter de 3 % la valeur du titre de CNP Assurances. Part importante du Brésil dans les résultats du groupe Un mois et demi plus tôt, l’assureur français avait affiché des résultats semestriels exceptionnels grâce à ses activités au Brésil. En effet, au premier semestre 2015, son produit net d’assurance (PNA), le bénéfice avant frais de gestion, avait progressé de 10,7 %, et 41 % de ce PNA (hors revenus pour compte propre) était tiré de l’Amérique latine, presque intégralement au Brésil, qui en est la première économie. Sur l’indicateur du résultat net part du groupe, le quart est attribué à sa filiale brésilienne Caixa Seguradora (ex-Caixa Seguros), loin devant les 4,5 % enregistrés sur l’ensemble des marchés européens (hors France) où CNP est présent, essentiellement l’Italie, l’Irlande et l’Espagne. ImportantL’exposition du titre de l’assureur a entraîné sa dévalorisation de 3 %, entraînée par la mauvaise note infligée par l’agence de notation à la dette brésilienne. Faible impact de la récession brésilienne sur CNP Assurances Néanmoins, le directeur général de la société d’assurance dédramatise. La récession au Brésil ne mettrait pas l’activité de la filiale en danger. En particulier sans la dépréciation de la monnaie locale, le PNA aurait pourtant crû de 15,2 % grâce aux performances des produits « prévoyance, santé, assurance prêt immobilier et IARD », qui génèrent quelque 80 % de son chiffre d’affaires. Les revenus de l’épargne/retraite ont quant à eux progressé de 13,9 % grâce à la classe moyenne. Pour expliquer l’effet modéré des difficultés macroéconomiques du Brésil sur CNP, les spécialistes du crédit de BNP Paribas mentionnent par ailleurs la proportion moindre que représente ce pays dans son portefeuille d’investissement (11,1 milliards d’euros sur un total de 361 milliards d’euros), soit 3 %. Ce pourcentage tombe même à 1,2 % en ce qui concerne les obligations souveraines, évaluées fin juin à 127 milliards d’euros. La récession brésilienne menace plus fortement la banque espagnole Banco Santander, dont le cinquième du profit est réalisé au Brésil. Malgré une progression de 9 % de ses revenus au deuxième trimestre, l’établissement a subi d’une part les restrictions imposées par la politique monétaire de la banque centrale, et d’autre part, la multiplication de ses prêts non performants, dont le ratio s’établit à 5,13 % à cause d’une hausse de 23 points de base.