Les autorités britanniques proposent de fixer une échéance au dépôt de réclamations des assurances emprunteur – communément appelé PPI au Royaume-Uni. Le scandale des PPI Au Royaume-Uni, les consommateurs se lassent des appels téléphoniques intempestifs qui leur demandent s’ils n’ont pas été victimes des assurances emprunteur vendues abusivement par les banques. Outre les appels, des publicités télévisées enjoignent le public à contacter les sociétés de gestion des plaintes. Pour rappel, les PPI (Payment Protection Insurance) sont des contrats d’assurance vendus par les établissements bancaires pour prévenir les éventuels défauts de paiement dus au décès de l’emprunteur, à l’incapacité de travail ou à la perte d’emploi. Or, ces banques avaient omis de préciser que cette garantie était facultative, et avaient même fait souscrire des personnes qui n’en avaient pas besoin. Du début des années 1990 à 2005, des millions de personnes ont ainsi été flouées, jusqu’à ce que le scandale éclate, obligeant les banques à les dédommager, pour un montant qui avoisine les 26 milliards de livres pour quelque 10 millions de plaignants. Outre les indemnisations, les banques ont dû s’acquitter d’amendes colossales infligées par l’Autorité financière pour une méthode de traitement des plaintes non équitable. Le groupe bancaire LBG (Lloyds Banking Group) a été le plus durement affecté, avec 117 millions de livres d’amende. Bientôt la fin des paiements liés aux PPI pour les banques Mais il semble, après 10 ans, que les banques vont enfin cesser de payer pour les PPI. Le régulateur envisage en effet d’instaurer une date butoir de recevabilité des dossiers. Ainsi, si la nouvelle disposition proposée entre en vigueur au printemps 2016 comme prévu, l’échéance tomberait en 2018. Cette décision de mise en place d’une échéance fixe s’explique notamment par le comportement des sociétés de gestion qui fleurissent sur le marché et qui proposent de déposer des réclamations au nom des consommateurs ou qui pressent ces derniers de le faire. Or, tous les dossiers n’impliquent pas forcément les PPI. Par ailleurs, l’absence de deadline encourage les consommateurs à l’attentisme, obligeant les banques à enregistrer d’importantes provisions à ce titre d’année en année, ce qui pèse lourdement sur leur bilan.