Alors que les banques britanniques semblent avoir tourné la page des scandales de ventes forcées d’assurance (PPI), qui leur a coûté des milliards de livres de provisions, elles risquent de se retrouver confrontées à de vieux démons, notamment avec l’affaire dite SwissLeaks. Secteur bancaire : des résultats positifs Après des années de marasme, l’horizon parait dégagé pour le secteur bancaire britannique. Pour la première fois depuis sept ans, Royal Bank of Scotland (RBS) présente un bilan positif. Outre-Manche, RBS a été la plus lourdement sanctionnée par la crise des subprimes. En 2009, le gouvernement a sorti l’établissement de l’ornière, alors menacé de faillite, contre un chèque de 46 milliards de livres. L’État, qui conserve 80 % du capital, reste l’actionnaire majoritaire, même s’il n’a jamais caché son intention de privatiser à nouveau la banque. Si les résultats sont loin d’avoir retrouvé leur niveau d’avant crise, ils reflètent toutefois l’efficacité du plan de restructuration mis en place par l'établissement. Également sauvé du naufrage par les contribuables en 2008, Lloyds Banking revient pour la première fois dans le vert en 2014 et va pouvoir verser de nouveau des dividendes à ses actionnaires. « La première étape de la relance du secteur bancaire britannique, avec comme principal objectif de renforcer le bilan des établissements, a fait ses preuves. », rappelle Nigel Greenwood, expert financier chez Standard & Poor’s. Un marché fragile Même si le plan de restructuration du secteur bancaire semble sur la bonne voie, l’équilibre reste précaire. Avec l’affaire du SwissLeaks, le spectre des scandales plane de nouveau sur les banques britanniques, embourbées ces dernières années dans des fraudes massives (manipulation du marché des changes, black pool, ventes forcées d’assurance emprunt immobilier…). Elles se sont vues infligées des milliards de livres d’amendes par les autorités américaines et européennes lorsqu’elles ont été condamnées. Juste pour régler les litiges liés à la vente forcée d’assurance de prêt, elles ont dû débourser plus de 22 milliards de livres en termes de provisions. Les établissements bancaires britanniques ont beau maîtriser leurs coûts et soutenir leurs activités sur le terrain, leurs résultats risquent à tout moment d’être plombés par ces affaires, qui ont d’ailleurs déjà entaché leur réputation outre-Manche.