Si les tarifs des péages autoroutiers font grincer des dents les automobilistes, Corinne Lepage en a profité pour inciter les usagers à mener une action collective. Objectif ? Faire pression sur les sociétés d’autoroutes afin de se faire indemniser les frais de péage. L’idée séduit des milliers d’usagers Vent debout contre les tarifs de péages jugés excessifs, Corinne Lepage appelle les automobilistes ayant emprunté certaines autoroutes à se mobiliser pour obtenir un remboursement de 20 % de leur facture. Bénéficiant d’une large couverture médiatique, l’initiative a mobilisé plusieurs milliers d’usagers. À peine quelques heures après l'annonce, plus de 14 000 personnes ont rejoint le mouvement. L’objectif étant de recueillir 50 000 inscriptions d’ici fin juin. En pratique, les usagers ayant emprunté les autoroutes A1, A6, A7, A9 et A13 au cours des 5 dernières années peuvent se manifester en remplissant un formulaire sur le site Actioncivile, facture de péage à l’appui. Le site vise à rassembler le plus de monde pour faire pression sur les sociétés d’autoroutes et demander un remboursement de 20 % des frais. « D’après nos calculs, le prix actuel est d'au moins 20 % supérieur à ce qu'il devrait être », explique l’ex-ministre de l'Environnement. En cas d’échec de la médiation, le site s’engage à les accompagner dans le cadre d’une action en justice afin d’obtenir un dédommagement. Un combat perdu d’avance ? Si l’initiative a été saluée par les automobilistes, certaines associations ou institutions, à l’instar d’UFC Que Choisir, la voient d’un mauvais œil. Cette dernière n’a pas hésité à la qualifier de « chimère ». « Il s’agit d’un coup de publicité, qui profite du mécontentement des particuliers sur un problème bien réel, la flambée des prix des péages », s’insurge Alain Bazot, le président de cette association de consommateur. En effet, le discours de Corinne Lepage, qui joue sur les mots, a de quoi irriter, puisque le site Actioncivile ne pourra pas tenter une « action collective ». Seules les associations de consommateurs sont autorisées à mener une telle procédure, introduite par la loi Hamon l’année dernière. Aucun de l’ancienne députée ni du site ne pourrait prétendre à ce titre. Sans véritable base juridique, ce projet risque certainement de finir aux oubliettes comme ce fut le cas de l’action menée par le site en 2014 concernant l’assurance de prêt.