Plus de 1000 entreprises se trouvent dans le collimateur du régulateur britannique. L’objectif : sévir contre l’activité lucrative qu’est la vente de données personnelles, qui accroît les abus et fraudes, notamment envers les personnes vulnérables. Plaintes en hausse concernant les appels malveillants Toutes les sociétés impliquées recevront cette semaine un courrier du Bureau du commissaire à l’information, les sommant de décrire leurs processus de fonctionnement et de respect de la conformité. En effet, si les entreprises peuvent contacter leurs clients et prospects par téléphone ou par SMS dans le cadre d’une campagne marketing, de nombreux cas de violation de la protection des données sont également répertoriés. Ainsi, une enquête du groupe de consommateurs Which? révèle que 70 % des détenteurs de téléphones mobiles avaient reçu au moins un appel non désiré au cours du mois de septembre contre 5,5 % deux ans auparavant. 10 % de ces usagers en auraient même reçu plus de 20 ! 180 000 plaintes concernant des appels malveillants ou des cas de violation de la confidentialité des données ont été reçues, soit un bond de 10 %. L’OIC va également infliger une amende à trois entreprises, dont deux ont contacté les consommateurs, justement pour offrir des services visant à réduire les appels malveillants. Une troisième firme a expédié plus d’un million de messages texte pour proposer son assistance dans la réclamation d’une indemnisation relative aux assurances de prêt (PPI) vendues abusivement par les banques. Avec ces pénalités, le total des amendes infligées par l’OIC pour des cas liés au marketing téléphonique va atteindre 2 millions de livres. Actions sans précédent de l’ICO pour enrichir ses données Toutes les entreprises impliquées dans la vente de listes, à titre d’activité principale ou non, devront fournir la liste des sociétés avec lesquelles elles ont interagi au cours des six derniers mois dans le but de compiler les informations sur les contrevenants. L’OIC veut connaître le détail des données partagées et la manière dont les entreprises se sont assurées d’obtenir le consentement des consommateurs. En ciblant les aspects illégitimes des listes qui alimentent cette industrie, l’autorité veut frapper fort, directement à la base. L’intervention est d’une ampleur sans précédent, mais l’OIC réclame encore plus de pouvoirs, avec le relèvement du plafond des amendes (actuellement de 500 000 £) et le droit d’imposer des audits obligatoires sur la liste des courtiers. Les hauts dirigeants des entreprises, ainsi que les membres du conseil d’administration, considérés comme personnellement responsables de ces appels illégaux, pourraient également écoper de peines beaucoup plus sévères.