De nombreux secteurs d’activités en Europe subissent de plein fouet les conséquences du conflit ukrainien. C’est le cas des artisans français, pénalisés par la flambée du prix de l’énergie et des marchandises, mais aussi des retards de livraisons de matériaux. Ils se retrouvent ainsi contraints de répercuter ces surcoûts sur leurs propres devis. Une flambée des prix causée par plusieurs facteurs La forte inflation et la guerre en Ukraine pèsent sur les artisans du bâtiment. Important Plombiers, menuisiers, électriciens, serruriers… sont touchés par la pénurie de matériaux et de pièces dus notamment aux délais de livraison rallongés, ainsi que par la cherté de l’énergie. Une récente étude réalisée par la Capeb, le principal syndicat patronal de la profession, montre une Jean-Christophe Repon Progression de 18 % des tarifs au cours des quatre premiers mois de 2022. Preuve de l’ampleur du mouvement, cette hausse observée sur un seul trimestre dépasse celle enregistrée sur l’ensemble de l’année 2021. Selon le président de la Capeb, Jean-Christophe Repon, La brutalité de l’augmentation a surpris les artisans eux-mêmes. Jean-Christophe Repon Les augmentations de prix les plus marquées concernent la serrurerie et la menuiserie (+21,5 % en moyenne). La maçonnerie et l’entreprise générale suivent au classement (+19,4 %), devant le chauffage, la couverture et la plomberie (17 %). Enfin, une croissance des prix de 16,4 % est constatée dans les segments de la décoration, l’électricité, la plâtrerie et l’aménagement. Des hausses tarifaires variables selon les métiers Sous la pression de la conjoncture, les artisans ont relevé leurs propres tarifs. En moyenne, entre le 1er janvier et le 31 mars 2022, le montant moyen des devis a crû de 5,4 %. En comparaison avec les chiffres de début 2021, le taux d’augmentation atteint 11,5 %. Aujourd’hui, 60 % des entreprises interrogées par la Capeb déclarent avoir appliqué une hausse, alors que ce pourcentage n’était que de 45 % en janvier dernier. Important En raison de leur forte dépendance à l’approvisionnement en matériaux, les artisans électriciens et menuisiers sont les plus nombreux à avoir ajusté le coût des travaux, avec des proportions respectives de 75 % et 72 %. Parmi les autres professionnels (chauffagistes, plombiers et couvreurs), 68 % « seulement » ont affirmé pratiquer des prix plus élevés depuis quelques semaines. Pour les ménages ayant un projet d’amélioration dans leur logement, le budget à prévoir est donc plus important. Ceux qui ne peuvent ou ne veulent pas mobiliser leur épargne, la souscription d’un prêt travaux s’impose. Dans le cas d’une rénovation énergétique, ils peuvent recourir à l’une des aides de l’État, à savoir l’éco-prêt à taux zéro ou MaPrimeRénov’, deux dispositifs qui pourront d’ailleurs être cumulés à partir du 1er juillet prochain.