Selon une étude, plus d’un logement sur deux serait une passoire thermique dans les stations de ski. Une problématique pour les loueurs à l’heure où les biens immobiliers les plus énergivores sont dans le viseur du gouvernement. Alors que certaines personnes vont bientôt partir aux sports d’hiver, il semblerait qu’un grand nombre de logements situés dans les stations de ski n’aient pas pris le téléphérique de la sobriété énergétique. C’est ce que révèle une étude de la fintech Heero, spécialisée dans l'accompagnement à la rénovation énergétique et l'analyse des données du territoire. Des stations de ski menacées Après avoir analysé 70 stations, elle a constaté que dans 15 d’entre elles, la part de biens F ou G au diagnostic de performances énergétique (DPE) dépasse 60% du parc immobilier. Pire encore, ce sont même au moins 7 logements sur 10 qui sont touchés par ce problème dans 10 de ces stations. Et parmi les stations détenant le plus grand nombre de logements énergivores, on retrouve sur la première place du podium Isola 2000 (Alpes du Sud), avec un taux de 90 % de passoires thermiques, suivie du Piau Engaly (Pyrénées) et de La Pierre Saint-Martin (Pyrénées), avec des taux respectifs de 86% et 79%. En cause, “beaucoup de stations construites dans les années 70, avec une problématique davantage pratique et esthétique qu'énergétique à cette époque-là”, explique Romain Villain, le directeur général de Heero. Mais les règles du jeu ont changé, et si les bailleurs ne veulent pas faire du hors-piste pour les saisons à venir, ils vont devoir se mettre aux normes le plus rapidement possible. En effet, les logements consommant plus de 450 kWh d'énergie finale par m² et par an, ne pourront plus être loués à partir du 1er janvier 2023, rappelle le site d’information MoneyVox. Un Eco PTZ (l'éco-prêt à taux zéro) peut être la meilleure solution pour financer les travaux de rénovation énergétique et éviter le retrait de son bien du marché locatif. Un non-respect des normes assumé Et d’autres échéances suivront par la suite. Car les logements classés G ne pourront être loués en 2025. Puis viendront ensuite ceux classés F en 2028. Ce qui laisse au maximum 5 années aux stations concernées pour “entretenir, voire rénover massivement leur parc de logements devenu vieillissant sous peine de ne plus pouvoir le louer”, rappelle Romain Villain. Mais vont-elles pour autant tenir compte des restrictions imposées par la loi Climat et résilience de 2021 ? Rien n’est moins sûr. D’après le site MoneyVox, un récent sondage réalisé par la Fédération nationale de l'immobilier (Fnaim) estimait qu’en France, 31% des bailleurs ne comptent pas mettre leurs logements en conformité avec la loi, et continueront ainsi de louer leur logement même s'il est classé F ou G. Les vacances au ski ne semblent donc pas encore compromises pour ceux qui le peuvent.