En matière de rénovation énergétique, la France a fait le pari de porter le parc immobilier au niveau BBC d’ici 2050. Mais les travaux n’avancent pas au rythme adéquat, rendant presque utopique l’atteinte de l’objectif, et ce, malgré la mobilisation de moyens colossaux. Pour remettre un coup d’accélérateur à la rénovation, des solutions existent. Le gouvernement n’a pas lésiné sur les moyens, mais pêche dans la communication La transition énergétique a toujours été un enjeu crucial pour les différents gouvernements qui se sont succédé. Pour en finir avec les bâtiments énergivores et grands émetteurs de gaz à effet de serre, l’exécutif actuel avait tablé sur 500 000 travaux par an, portant sur l’optimisation de l’isolation et l’amélioration des systèmes de chauffage. ImportantPour l’instant, les chiffres sont très en deçà des objectifs. Du moins, c’est ce que reflètent les données publiées en 2019, qui font état de 145 000 rénovations (dont 104 000 dans le logement social). Malgré les nombreux dispositifs d’aide en place, tels que MaPrimeRenov, Action Logement ou encore l’éco prêt à taux zéro, le gouvernement peine à motiver les particuliers à entreprendre des travaux de rénovation. D’après le rapport rendu par la mission d’information parlementaire sur la rénovation thermique des bâtiments, le flou entourant ces différents dispositifs explique en grande partie la réticence des occupants de ces bâtiments énergivores. Cette lacune dans la campagne d’information constitue un énorme obstacle, empêchant le gouvernement d’atteindre ses objectifs, et ce, malgré les 28 milliards d’euros de budget consacrés à la seule rénovation énergétique. Le bâton à la place de la carotte Aujourd’hui, après le constat de l’échec de la première approche, les parlementaires suggèrent un durcissement de ton vis-à-vis des propriétaires de passoires thermiques. Après les mesures incitatives, ils proposent de passer aux mesures contraignantes. ImportantCelles-ci se traduisent, entre autres, par l’obligation d’opérer des travaux de rénovation sur les copropriétés, dont la consommation excède les 331 kWh/m2/an (étiquette « F » au DPE) ; une mesure que les parlementaires souhaitent voir entrer en vigueur dès 2026. Les bâtiments qui ne se conforment pas aux normes établies devront être déclarés impropres à la location. Dans un premier temps, seuls les logements présentant un score « F » au DPE seront concernés, mais les parlementaires recommandent de relever progressivement le niveau d’exigence. Ainsi, d’ici 2030, les logements classés « E » devraient être interdits à la location. Puis, l’exigence montera d’un cran tous les 5 ans, de manière à ce que, d’ici 2050, seuls les logements affichant un score « A » au DPE soient autorisés à la location.