Dans un communiqué publié le 27 juin dernier, l’Ordre des médecins a de nouveau rappelé les risques de dérive dans la pratique de la médecine non conventionnelle. Le manque d’encadrement des différentes disciplines se trouve à l’origine de nombreuses situations dangereuses. Dérive thérapeutique : un risque pour la santé publique dans les prochaines années Selon les études commanditées par l’Union nationale des Associations de défense des Familles et de l’Individu (Unadfi), un peu plus de la moitié des Français ont déjà eu recours aux manipulations manuelles appartenant aux pratiques de soins non conventionnelles, contre 48 % pour la médecine traditionnelle et 39 % pour les énergies. D’ailleurs, 70 % de la population ont une image positive de la médecine non conventionnelle. Les différentes disciplines exerçant hors du cadre légal de la médecine font de plus en plus d’adeptes et inquiètent particulièrement l’Ordre des médecins. En effet, les médecines dites alternatives, traditionnelles ou douces ne sont plus remboursées par l’Assurance maladie. Néanmoins, certains organismes de mutuelle santé proposent aujourd’hui le remboursement de ces soins non conventionnels. Le recours croissant à ces soins alternatifs risquerait de poser un problème majeur de santé publique si aucun encadrement n’était mis en place. Une meilleure sensibilisation pour faire face aux dérives Important Dans leurs offres, de nombreux praticiens non conventionnels exercent illégalement le métier de médecins. Ils arrêtent le traitement en cours pour le remplacer par un autre qui représente un réel danger pour la santé de la personne. Dans certains cas, le patient est totalement sous emprise. 70 % des dossiers traités auprès de la Miviludes concernant les dérives sectaires se rapportent aux pratiques de soins non conventionnelles. La première proposition de l’Ordre des médecins est d’encadrer l’appellation « docteur » et l’usage du terme « médecine qui » prêtent souvent à confusion auprès des patients. Des campagnes de prévention seront menées à l’attention des professionnels de la santé pour sensibiliser des dangers de la médecine alternative. Cette sensibilisation est d’autant plus importante qu’on remarque une incursion de la médecine alternative au cœur de certaines universités. Une première réunion du comité d’appui pour l’encadrement des pratiques non conventionnelles de santé s’est tenue sous l’égide du ministère de la Santé, juste après la publication du rapport de l’Ordre des médecins. A retenir Les Français ont une image positive des disciplines de la médecine non conventionnelle. L’Ordre des médecins tire la sonnette d’alarme concernant les dérives thérapeutiques et sectaires de certains praticiens. Les professionnels de la santé seront mieux sensibilisés à la médecine non conventionnelle et à ses dangers.