Une enquête réalisée par l’Institut national d’études démographiques (Ined) en collaboration avec l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM) a permis de savoir que les femmes disposant d’un revenu modeste sont moins enclines à recourir aux moyens contraceptifs remboursés par l’Assurance Maladie. Un seuil de pauvreté monétaire fixé à 1 100 euros Aujourd’hui, plusieurs catégories de contraceptifs féminins, comme les DIU, les implants, les stérilets, les injections progestatives, les diaphragmes et certains types de pilules sont remboursées par l’Assurance Maladie à hauteur de 65 % à condition d’avoir été prescrites par un professionnel autorisé (généraliste, gynécologue, centre de santé…). Avec une mutuelle santé, cette prise en charge atteint souvent 100 %. ImportantIl ressort de l’étude de l’Ined effectuée sur la base des données de l’Assurance Maladie qui regroupe 14,8 millions de femmes que seulement 36 % de celles à faibles revenus ont recours à un contraceptif remboursé, contre 46 % pour la frange plus aisée. Les femmes en situation de précarité, c’est-à-dire dont les ressources sont inférieures au seuil de pauvreté monétaire fixée à 1 100 euros, représentent 11 % de la population féminine âgée de 15 à 49 ans. D’autres facteurs au-delà des raisons financières pour expliquer les résultats de l’étude Les motifs financiers ne suffisent pas à expliquer le renoncement des femmes modestes aux contraceptifs remboursés. En réalité, le remboursement partiel ne favorise pas l’adoption de ces dispositifs. La principale difficulté réside dans l’accès restreint aux professionnels de santé, ce qui complique la démarche. En l’absence d’un médecin prescripteur, l’Assurance Maladie ne prend pas en charge les frais . À cela s’ajoute la grande complexité pour cette catégorie vulnérable de maintenir à jour les documents administratifs nécessaires pour préserver leur sécurité sociale. La disparité de l’accès aux contraceptifs remboursés concerne toutes les classes d’âge des femmes en âge de procréer et qui vivent sous le seuil de pauvreté. Même la pilule est faiblement utilisée par les jeunes femmes modestes. Elles sont seulement 23 % à y recourir, contre 38 % pour le reste de la population. Une meilleure compréhension des facteurs de blocage permet une prise en charge plus équitable pour l’avenir grâce à une adaptation de la politique sanitaire. À retenir Les femmes modestes ont moins recours aux moyens de contraception remboursés par l’Assurance Maladie. Ce phénomène n’est pas seulement d’origine financière, mais résulte également de la difficulté d’accès aux prescripteurs.