La Fédération nationale de l'immobilier (Fnaim) alerte sur les délais trop longs pour mettre en œuvre les travaux de rénovation énergétique. Dans ce contexte, le calendrier d’interdiction des passoires thermiques n’est pas tenable. « Comment tenir le calendrier de la Loi Climat ? », s’interroge dans un tweet Loïc Cantin, le nouveau président de la Fédération nationale de l'immobilier (Fnaim). Pour près d’un chantier de rénovation énergétique de copropriétés sur deux, il s’écoule entre 1 an et 2 ans entre le vote et le début des travaux selon la Fnaim. Une situation qui rend le calendrier d'interdiction de location des passoires thermiques « intenable ». ⚠️Si 1/3 de nos syndics constatent une progression des votes de travaux en cette fin d’année, pour 48% des copros, les chantiers mettent entre 1 an et 2 ans à se lancer après le vote; + de 2 ans pour 21% d’entre elles. Comment tenir le calendrier de la Loi Climat? @OlivierKlein93 — Loïc Cantin (@presidentfnaim) January 11, 2023 Des délais rallongés pour cause de manque de main-d’œuvre Et pour cause, les étapes pour mener à bien des travaux de rénovation énergétique sont nombreuses et chronophages. Comme le rappelle Loïc Cantin sur la base des retours des adhérents de la Fnaim : « en France, une simple intervention d'isolation thermique par l'extérieur, pour y parvenir, le délai moyen est de 18 mois ». L’une des principales raisons de ces délais rallongés est le manque de professionnels habilités dans le bâtiment. « Vous le savez tous, le marché des prestataires dans le bâtiment est un marché encombré. Quel Français n'a pas connu de difficultés pour trouver un couvreur, un maçon, un plombier, un électricien ? », demande Loïc Cantin. Un calendrier de sanctions jugé inadapté Dans ce contexte, il semble compliqué de tenir le calendrier de l'interdiction progressive des logements très énergivores. Pour rappel, depuis le 1er janvier, les logements consommant plus de 450 kilowattheures par mètre carré et par an ne peuvent plus être loués. Ce qui correspond aux logements les plus énergivores de la classe G du diagnostic de performance énergétique (DPE). Le but est d'inciter leurs propriétaires à les rénover. Dès 2025, l’interdiction de location concernera l'ensemble des logements étiquetés G, puis les F en 2028 et les E en 2034. Atteindre ce but n'est pas sans comparer les assurances habitation pour copropriétés. Cependant, selon Loïc Cantin, ce calendrier n’est pas cohérent avec celui édicté par le gouvernement concernant la rénovation des copropriétés. Depuis le 1er janvier, dans les immeubles de plus de 15 ans, les syndics des copropriétés de plus de 200 lots ont l'obligation de mettre en place un projet de plan pluriannuel de travaux. Cette obligation va par la suite être étendue de manière progressive aux plus petites copropriétés, d'ici à 2025. Ce délai est donc trop court, dénonce la Fnaim. La principale organisation patronale du secteur réclame ainsi la suspension de l’interdiction de louer des passoires thermiques à partir du moment où un plan pluriannuel de travaux est effectivement engagé.