Les mairies ont le droit, depuis le 01 janvier 2017, de majorer jusqu'à 60% la taxe d'habitation sur les résidences secondaires. Face à la baisse puis à la suppression prochaine de la taxe d'habitation des résidences principales, certaines villes ont décidé d'augmenter considérablement cet impôt pour compenser. Une surtaxe de 60% de la taxe d'habitation des résidences secondaires possible Alors que le gouvernement annonçait la réalisation d'une mesure phare, la baisse puis la suppression de la taxe d'habitation d'ici à 2020 pour de nombreux foyers, les particuliers se posaient quant à eux une question : sur quel impôt, les villes allaient-elles récupérer le manque à gagner ? La réponse est désormais connue : sur les résidences secondaires. Car la baisse et la suppression de la taxe d'habitation ne concernent que les résidences principales et les mairies de plusieurs villes françaises comptent en profiter. Elles ont le droit de majorer à 60% maximum cet impôt portant sur les logements meublés non affectés à l'habitation principale. En France, plus de 3 millions de logements sont déclarés comme étant des résidences secondaires. Dès 2017, Anne Hidalgo, la maire de Paris avait profité de cette possibilité pour augmenter au maximum cette taxe (majoration de 60%). Désormais plusieurs autres grandes villes ont décidé d'en profiter au détriment des propriétaires qui se sentent exploités. " On est l'os à ronger que l'Etat donne aux mairies " A Bordeaux, Alain Juppé s'apprête à demander une augmentation de cette taxe à son conseil municipal dans les jours à venir. A Nice, le maire, Christian Estrosi a déjà fait voter la majoration à 60% de la taxe sur les résidences secondaires. Il n'y a pas que les grandes villes qui sont touchées. Les propriétaires des villes côtières et balnéaires ont également eu la mauvaise surprise de recevoir un avis d'impôt avec un montant étonnant. Ainsi, des majorations entre 40% et 60% sont annoncées à Toulouse, Saint-Jean-de-Luz, Saint-Nazaire et d'autres villes. La surtaxe est possible dans plus de 1 000 communes appartenant à 28 agglomérations et est votée par le conseil municipal de la mairie. Pourtant ces mesures sont très mal perçues par les propriétaires de maisons ou d'appartement " de vacances " (généralement couvert par une assurance habitation) qui ont l'impression de devoir compenser les nouvelles largesses du gouvernement en matière de suppression de la taxe d'habitation. " Nous sommes victimes d'une discrimination inadmissible. A Saint-Nazaire, la plupart des propriétaires de résidences secondaires sont des gens modestes, qui se défoncent pour entretenir leurs maisons, font travailler les artisans locaux. Beaucoup sont des enfants ou petits-enfants d'ouvriers. " précise l'un des propriétaires concernés. Pour les mairies, la question n'est pas de compenser la taxe d'habitation mais de favoriser l'accès au logement. Certaines de ses villes expliquent cette surtaxe par le nombre de résidences secondaires trop important dans leur ville compliquant ainsi l'accès au logement pour les résidents permanents. Cette surtaxe avait été adoptée en 2015 afin de limiter et de dissuader les résidences secondaires servant de locations saisonnières aux touristes.