Autrefois considérée comme un bien de consommation banal, la voiture devient peu à peu un objet de luxe. Le prix d'un véhicule neuf ou d'occasion augmente plus vite que l'inflation. Ces dernières semaines, la crise des carburants pousse plusieurs automobilistes à réduire leur déplacement en voiture, afin de ménager leur portefeuille. Conduire sa propre voiture pour les trajets en ville ou en campagne est une pratique ancrée dans le quotidien de millions de Français depuis des décennies. Cette habitude s'efface progressivement depuis quelques années, au profit des solutions de mobilité moins énergivores et plus écologiques, telles que : Le covoiturage ; Les deux-roues électriques ; Les transports en commun. Dernièrement, ce sont l'envolée des prix du carburant et la pénurie d'essence qui obligent les automobilistes à délaisser leur voiture. Telles sont les conclusions de l'Observatoire Cetelem de l'Automobile, une étude qui évalue l'impact des déplacements en voiture sur le budget des ménages français. Des mesures d'économie différentes selon les régions La flambée des prix du carburant et la pénurie d'essence – causée par les grèves dans les raffineries – compliquent la vie des automobilistes depuis quelques semaines. Ces évènements portent surtout un coup dur sur leur portefeuille, compte tenu du poids des déplacements en voiture sur leur budget mensuel. Pour s'en sortir, les conducteurs utilisent tous les leviers à leur disposition afin de réduire les frais d'utilisation de leur véhicule. 68 % des personnes interrogées par Cetelem prévoient ainsi de réduire les dépenses liées à leur auto. Outre la recherche d'une assurance auto moins chère, d'autres options se retrouvent sur la table. L'utilisation des vélos en libre-service devient inévitable pour les résidents des grandes villes. Lorsque les trajets le permettent, les automobilistes prennent les transports en commun ou se déplacent à vélo ou à pied. Ceux qui en ont les moyens achètent une trottinette électrique. En 2021, 908 000 unités ont été vendues en France. Ce record devrait être battu cette année. Toutefois, les solutions de mobilité douce ne sont pas accessibles à tous les Français. L'Observatoire note que ces alternatives bénéficient surtout aux habitants des grandes métropoles et des centres urbains dotés d'un bon maillage de transports en commun et d'infrastructures de recharge. En milieu rural, les automobilistes n'ont d'autre choix que de subir la flambée des prix à la pompe. Des sacrifices financiers pour entretenir une voiture Selon l'Observatoire Cetelem, un ménage français consacre en moyenne 7,7 % de son budget annuel à l'entretien et aux coûts de fonctionnement d'une voiture. Cela correspond à 2 870 euros par an, une facture qui englobe les réparations, l'assurance et le carburant. Bien entendu, le passage à la pompe est le poste le plus budgétivore : un automobiliste dépense en moyenne 1 745 euros par an en essence ou en gazole. L'envolée des prix du carburant, en dépit des ristournes, commence ainsi à peser sur le portefeuille des ménages. 62 % des personnes interrogées par Cetelem reconnaissent des difficultés liées à l'augmentation des prix à la pompe. 6 automobilistes sur 10 ont commencé à limiter l'utilisation de leur véhicule personnel. 73 % des répondants disent faire des « sacrifices financiers » pour continuer d'utiliser leur voiture.