France Assureurs souhaite utiliser davantage les pièces de réemploi pour la réparation des véhicules automobiles. La fédération rappelle que les bénéfices sont multiples, tant sur le plan économique qu’environnemental. Depuis le 17 août 2015 et la loi de « transition énergétique pour la croissance verte », les réparateurs sont tenus de proposer à leurs clients des pièces automobiles d’occasion ou recyclées, dites de réemploi. Cela leur permet de réduire leur facture, tout en faisant un bon geste pour l'environnement. Si le recours à cette pratique reste aujourd’hui limité, « seulement 3% des pièces remplacées dans le cadre des sinistres couverts par les assureurs » révèle France Assureurs (FA) dans une note de position, il progresse et les assureurs encouragent à la développer davantage à l’avenir. En effet, depuis 2018, les assureurs ont constaté une forte augmentation du coût des pièces détachées. Si l’on en croit Sécurité et Réparation Automobile (SRA), une organisation proche des assureurs, le coût des pièces de rechange des voitures a en effet bondi de 5,8% en 2020 (+7% pour Peugeot, +2% pour Renault et +7% pour Citroën). Or, les pièces de réemploi pourraient constituer une alternative à ne pas négliger. Elles présentent un intérêt environnemental en lien avec l’économie circulaire d’une part, et permettraient de mieux maîtriser le coût de la réparation d’autre part (et par conséquence l’assurance auto) Pour une meilleure organisation de la filière Pour développer son usage, les assureurs souhaiteraient une meilleure organisation de la filière ainsi qu’un renforcement des dispositifs existants. Sur le marché des pièces de réemploi, ils suggèrent donc les solutions suivantes : que la filière d'approvisionnement des pièces de réemploi soit encore mieux structurée, en parallèle de la refonte de la filière à responsabilité élargie des producteurs (REP) pour les véhicules hors d'usage (VHU) : il s'agit également de faciliter l'identification des pièces et leur disponibilité (numérisation) et d'améliorer les chaînes logistiques ; que la traçabilité des pièces de réemploi soit optimisée ; que la lutte contre les filières illégales avec des VHU partant à l'étranger soit intensifiée ; qu'un système de classification des centres VHU soit mis en place, en fonction notamment de bonnes pratiques sur la pièce de réemploi. Le marché des pièces détachées pourrait bénéficier d'une autre mesure. Les constructeurs ne pourront bientôt plus monopoliser les pièces dites « visibles » telles que le vitrage, les pare-chocs, les rétroviseurs ou le capot. Jusqu’ici pour changer l’une de ces pièces, il faut se tourner vers le constructeur ou vers un réparateur se fournissant auprès de la centrale de distribution du constructeur. Ce monopole total implique des tarifs très élevés du fait de l'absence de concurrents. A partir de 2023, toutes les pièces visibles seront donc ouvertes à la concurrence, et le monopole des constructeurs sur ces pièces cessera finalement. Les pièces de rechange deviendront vraisemblablement beaucoup moins chères, avec une baisse de 30 à 40 %, selon plusieurs estimations.