La fin du monopole des constructeurs sur les pièces de carrosserie permettra aux Français d’économiser 17,5% sur le budget auto. C’est du moins, l’avis de la Fédération de la distribution automobile (FEDA) qui s’est récemment donnée pour mission de rappeler au gouvernement qu’il a une promesse à tenir dans ce sens. Procédant comme un comparateur assurance auto, la Fédération de la distribution automobile a effectué un comparatif des prix des pièces de carrosserie dans l’Hexagone par rapport à ceux proposés dans les autres pays de l’Europe. L’initiative qui a permis à l’organisme de découvrir que la France est en tête de liste des nations où le coût de ces éléments est le plus élevé en faisant allusion au capot, pare-brise, ailes, rétroviseurs, vitres ou phares. Et en y regardant de près, la FEDA s’est rendu compte que ce problème est encore et toujours lié au monopole des constructeurs sur la commercialisation de ces pièces détachées visibles. Ce, malgré les promesses des autorités publiques à rectifier le tir. Un pays où les pièces de carrosseries sont les plus chères Dans l’Hexagone, la loi veut que la commercialisation des pièces de carrosserie soit protégée par le droit de la propriété intellectuelle. Ce qui ramène au fait que dans ce domaine, le monopole des ventes est réservé aux constructeurs tout à fait libres de fixer leur propre tarif sans que les garagistes, distributeurs ou carrossiers aient leur mot à dire. Résultat, le prix de ces éléments dits visibles est sur une tendance haussière depuis des années si l’on croit le propos d’un jeune élu et ex-commercial dans l’automobile précisant que : Le prix de ces pièces captives a augmenté de 11% entre 2017 et 2019. Ce qui explique en outre le fait que par rapport à d’autres nations de l’Union européenne, la France est un pays où les pièces de carrosseries sont les plus chères. À Mathieu Séguran, délégué général de la FEDA d’ajouter : Hélas, le lobbying intense des constructeurs a jusqu’à présent empêché toute évolution. L’Angleterre, l’Allemagne, l’Espagne et l’Italie, entre autres, ont libéralisé leur marché, mais pas nous. Mathieu Séguran Une promesse qui ne date pas d’hier À titre de rappel, l’Autorité de la concurrence a annoncé en 2012 qu’elle allait procéder à : Une levée progressive et maîtrisée du monopole sur les pièces détachées visibles. Mathieu Séguran Tout cela pour en venir au fait que la promesse de libérer le marché ne date pas d’hier. Encore faut-il rappeler qu’alors que la France était en plein dans la crise des Gilets jaunes, le Premier ministre Édouard Philippe avait promis que : Le gouvernement allait s’attaquer aux angles morts du pouvoir d’achat en ciblant le marché des pièces détachées automobiles. Édouard Philippe Un engagement qui n’est toujours pas tenu selon la FEDA qui, à travers une campagne de presse, s’est donné pour mission de rappeler cette promesse. D’ailleurs, l’on peut lire dans l’un de ses communiqués une phrase assez percutante : Monsieur le Premier ministre, les automobilistes français attendent un respect de la parole donnée. En procédant ainsi, la FEDA entend ainsi mettre fin au monopole des constructeurs. Une mesure qui permettrait à la France de faire d’une pierre, deux coups selon l’organisme en permettant : Aux distributeurs et réparateurs de s’approvisionner en pièces détachées moins chères à l’étranger ; Aux automobilistes d’économiser directement 17,5% des dépenses sur leur budget auto.