« Bien, mais peut mieux faire ! », telle pourrait être l’appréciation reçue par l’exécutif concernant le projet de loi de finances (PLF) et plus précisément l’effort qu’il vient de consentir pour renforcer le dispositif « MaPrimeRenov ». L’initiative est à saluer, mais pour de nombreux observateurs — l’opposition en tête, le gouvernement devra se montrer beaucoup plus ambitieux s’il veut atteindre les objectifs annoncés. Encore bien loin du compte ! La lutte contre les passoires thermiques était l’un des chevaux de bataille d’Emmanuel Macron pendant son premier quinquennat. Mais pour le moment, malgré les différents dispositifs d’incitation et les nombreuses aides, combinés au récent tour de vis règlementaire, notamment l’interdiction à la location pour les biens jugés trop énergivores et non conformes (notés F et G en diagnostic de performance énergétique), les ménages se montrent toujours réticents à entreprendre des travaux de rénovation. ImportantDans le cadre du nouveau PLF, le gouvernement a décidé de renforcer MaPrimeRénov’. Pour cela, l’exécutif a fait passer l’enveloppe du budget 2023 à 2,5 milliards d’euros, soit 100 millions d’euros de plus que la somme consacrée cette année à ce dispositif. Sauf que cette rallonge risque de ne pas suffire, d’autant plus que le gouvernement exhorte les ménages à opter pour une rénovation globale plutôt que des actions isolées, de manière à ce que les travaux réalisés puissent avoir rapidement un réel impact. Une rénovation globale coûtera assurément plus cher (entre 20 000 et 40 000 euros) et même si le montant de l’aide sera revu à la hausse, l’importance du reste à charge sera hautement dissuasive pour la majorité des ménages. Plus que jamais, le recours à une simulation prêt travaux avant de se constituer un budget sera de rigueur. Pour en revenir aux objectifs annoncés par le gouvernement, il faut rappeler qu’il était question de remettre aux normes 1,6 million de biens sur une période de 5 ans. Mais les chiffres du 1er semestre 2022 n’incitent pas à l’optimisme : seulement 6 322 propriétaires bailleurs se sont lancés dans des travaux de remise en état. Un objectif utopique ? D’après les observateurs, l’effort consenti par le gouvernement pour renforcer le dispositif ne permettra pas d’atteindre les objectifs fixés dans les délais impartis. Dans le meilleur des cas, les nouveaux fonds injectés dans cette aide permettraient d’améliorer l’empreinte carbone de quelques milliers de logements supplémentaires.