Une situation que les Turcs n’avaient plus vu depuis 20 ans et qu’ils auraient surement préféré ne plus revivre. Mais malheureusement, l’année 2021 a été particulièrement pesante pour eux. Au-delà de la crise sanitaire, la dévaluation spectaculaire de la monnaie nationale a fait grimper l’inflation à un niveau quasi inédite. La dernière inflation de cette importance remonte à 2002. Le Président reste inflexible Lorsque les coûts de la vie se mettent à s’emballer de la sorte, le premier réflexe est d’accuser le pouvoir en place et de mettre en cause sa politique économique. Dans le cas de la Turquie, les reproches faits à l’exécutif sont loin d’être sans fondement. Déjà, il apparait très clairement que l’inflation n’a pas pu être contenue, et que le niveau constaté en décembre dernier est sept fois supérieur au plafond annoncé. En une année, les prix à la consommation ont enregistré une flambée de 36,08 %. Les analystes s’accordent à dire que Cette inflation est surtout due à la forte dévaluation de la Livre turque, la monnaie locale. Important Cette perte de valeur découlerait directement de la politique économique menée par le gouvernement, une politique basée sur la baisse des taux d’intérêt et une certaine influence sur la Banque centrale turque. En réponse aux critiques, l’exécutif turc a mis en avant la croissance que connait le pays depuis quelques années maintenant. Mais l’argument peine à convaincre l’opposition ainsi que les ménages. Important Si effectivement, la Turquie a encore enregistré une croissance de 7,4 % à la fin du troisième trimestre 2021 (sur une année glissante), celle-ci a été totalement absorbée par l’inflation et ses éventuels effets bénéfiques ne se sont pas répercutés sur les finances des ménages. Il en est de même pour la revue à la hausse du salaire minimum opérée au début de l’année par le président, Recep Tayyip Erdogan. Une inflation insoutenable Parmi les denrées dont les prix ont connu une forte envolée, on peut citer, entre autres, la farine et la viande de poulet, leurs coûts ont progressé de 86 %. L’huile de tournesol est également en train de devenir un produit de luxe, son prix ayant augmenté de 76 %. De plus, si le consommateur souhaite faire des provisions dans les supermarchés, il devra s’habituer à régler une « note salée » puisque la majorité des établissements de grande distribution pratiquent des tarifs élevés malgré les recommandations et mises en garde du gouvernement. Et certains foyers seront sans doute contraints de contracter un prêt personnel pour pouvoir joindre les deux bouts…