Le 25 mars dernier, l’ONG bruxelloise Finance Watch a publié un rapport dans lequel elle pointe du doigt les pratiques commerciales trompeuses de certains spécialistes du crédit conso. Selon cet organisme, ces irrégularités ne cessent de se banaliser. Elle appelle ainsi les autorités financières européennes à se pencher sur ces pratiques et à mieux encadrer l’activité de crédit à la consommation au sein de l’Union. Des prêts risqués Publicités mensongères, informations incomplètes… selon Finance Watch, les pratiques frauduleuses commises par les organismes de crédit conso ne cessent de se multiplier. Peter Norwood, responsable de la recherche et du plaidoyer de l’ONG, précise dans le rapport que La publicité mensongère et prédatrice des organismes de crédit renvoie une fausse image des prêts, leur conférant une valeur moins importante. C’est par exemple le cas avec les prêts sur salaire et les systèmes d’achat immédiat avec paiement différé. Ils paraissent anodins et sans risque. Pourtant, ils sont à l’origine de nombreux cas de surendettement. Peter Norwood De décembre 2021 à février 2022, l’ONG a sollicité quelques « clients mystères » pour réaliser des requêtes de crédit à la consommation en France, en Italie, en République tchèque et au Danemark. Important Les résultats ont révélé que sur les 126 offres étudiées, la grande majorité (95 % des cas) des établissements prêteurs ont failli à leur obligation de mise en garde. Pour rappel, les organismes de prêt sont tenus d’informer le client des risques auxquels ils s’exposent en souscrivant un emprunt. De même, dans la plupart des contrats, le coût final du crédit n’est pas clairement indiqué. Finance Watch déplore en outre l’absence de contrôle systématique de la solvabilité des clients avant l’octroi du crédit. Elle explique que, dans 68 % des cas, l’organisme prêteur ne calcule pas la capacité de remboursement du souscripteur. Tromperie sur les cartes à débit différé L’ONG a également dans son viseur les cartes à début différé, un service proposé par la majorité des établissements bancaires français et qui sert à régler les achats à une date bien déterminée dans le mois. Selon Finance Watch, ces cartes ne sont pas considérées comme « un produit de crédit », mais plutôt comme une carte bancaire classique. Aussi, l’organisme appelle les autorités financières à replacer la protection des ménages les plus démunis au centre de la Directive sur le crédit à la consommation ces prochains mois. Elle recommande ainsi la mise en place de plafonds harmonisés pour le coût des crédits ainsi qu’un encadrement plus strict des publicités.