Après avoir misé sur une hausse de 6 % des ventes d’automobiles neuves à l’échelle mondiale en 2022, S&P annonce désormais un repli de 2 %. L’agence de notation américaine avance la guerre en Ukraine comme motif de révision de ses prévisions initiales. Le segment de l’électrique devrait cependant être épargné. Un repli supplémentaire lié aux conséquences de la guerre en Ukraine Depuis le début de la crise sanitaire, le marché des voitures neuves souffre de la pénurie de composants et des retards de livraison. Pour 2022, S&P Global Ratings avait établi un scénario plus optimiste, avec un rebond de l’ordre de 4 % à 6 %. Mais entretemps, le conflit entre l’Ukraine et la Russie a rebattu les cartes. Désormais, l’agence estime que Les immatriculations de véhicules légers pourraient diminuer jusqu’à -2 % par rapport à 2021 en raison des perturbations de l’offre. L’agence a précisé que L’impact sera plus marqué pour l’Europe, et d’autres pays seront concernés si la situation se prolonge. En plus des semi-conducteurs, les analystes redoutent des problèmes d’approvisionnement pour certains matériaux comme le palladium et de nouvelles hausses de prix sur le nickel, l’acier, l’aluminium ou le cuivre. De quoi rendre plus compliqué le crédit auto. Il s’agit d’un nouveau coup dur pour les constructeurs après la contre-performance de 2021. En effet, alors qu’ils espéraient une reprise, ils ont subi un recul de 2,4 % sur un an par rapport à 2020 avec seulement 9,7 millions de véhicules écoulés. Ce décrochage s’ajoute à celui observé entre 2019 et 2020 (-22,8 %). Les résultats de 2021 sont ainsi inférieurs à ceux de 2013 ou 1993, pourtant considérés comme les années les moins prolifiques de ces dernières décennies. Exception pour les voitures électriques Pour l’heure, Important S&P ne prévoit aucun changement pour les modèles électriques, qui devraient poursuivre leur essor fulgurant pour représenter 15 % à 20 % de la flotte globale à l’horizon 2025. Et les acteurs de la filière sont en ordre de marche. Le Français Stellantis s’est associé au fabricant de batteries LG Energy Solution pour la construction d’une usine de fabrication de batteries pour véhicules électrique (VE) à Windsor, à l’extrême sud du Canada. Ce projet va bénéficier d’un budget total de 5 milliards de dollars canadiens (l’équivalent de 3,6 milliards d’euros), désigné par François-Philippe Champagne, le ministre canadien de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie comme Le plus gros investissement jamais réalisé dans l’industrie automobile locale. François-Philippe Champagne Stellantis ambitionne d’augmenter son chiffre d’affaires de 100 % à l’échéance 2030 et de mettre sur le marché 75 modèles pour les différentes marques de son catalogue (Alfa Romeo, Peugeot, Fiat, Maserati et Opel). Son concurrent allemand Volkswagen n’est pas en reste. L’entreprise a annoncé lors d’une conférence de presse l’ouverture en 2016 d’une usine de batteries électrique à Sagunto, une commune espagnole située dans la province de Valence. Par ailleurs, le groupe prévoit de consacrer 7 milliards d’euros à l’électrification de sites barcelonais et Pamplonais de Seat afin de les adapter à la production de véhicules 100 % électriques.