D’après l’Observatoire Cetelem, la moitié des Français déplore une dégradation de son pouvoir d’achat au cours de l’année écoulée. Alors que l’inflation continue d’augmenter, notamment en raison du conflit ukrainien, 82 % des ménages se disent préoccupés par la question. 82 % des Français inquiets pour leur situation budgétaire Quand l’inflation se situait entre 0,5 % et 1,5 %, les Français s’inquiétaient déjà pour leur pouvoir d’achat. Selon le « zOOm » récemment publié par l’Observatoire Cetelem, 48 % d’entre eux ont ressenti une baisse sur cet indicateur sur les 12 derniers mois, Une proportion d’autant plus élevée que les sondés sont âgés. Or, depuis le début de l’année, les prix ont poursuivi leur hausse, en particulier ceux de l’énergie et des carburants. Pour Flavien Neuvy, directeur de l’Observatoire, La guerre en Ukraine a encore aggravé la situation et crée un climat d’incertitude anxiogène. Flavien Neuvy Les consommateurs redoutent une nouvelle augmentation de l’inflation sans visibilité concernant sa durée. Résultat, le pouvoir d’achat est un sujet d’inquiétude majeur pour 82 % des ménages. Mais les écarts sont notables entre ceux qui disposent de revenus confortables et les foyers modestes, qui ont déjà été sévèrement impactés par la crise et ont commencé à utiliser l’argent mis de côté durant les confinements. Néanmoins, en dépit de leurs difficultés financières, les Français déclarent « comprendre les enjeux actuels, entre autres les sanctions infligées à la Russie ». Près de deux tiers des personnes interrogées dans le cadre de l’enquête seraient ainsi disposés à « accepter l’impact sur leur budget ». Ce pourcentage est plus élevé que les estimations de l’expert, qui le juge cependant cohérent avec la mobilisation de la population pour soutenir les Ukrainiens. Les solutions des Français face à la perte de pouvoir d’achat Pour joindre les deux bouts dans ce contexte complexe, les ménages vont en priorité agir sur leur facture d’énergie en utilisant le chauffage et l’eau chaude avec parcimonie. Ils pourraient également se serrer la ceinture sur les dépenses alimentaires, par exemple en réduisant leur consommation de viande et en cuisinant plutôt qu’en achetant des plats préparés. Dans les grandes villes, Flavien Neuvy s’attend à des « efforts sur les frais de transport », comme le montre déjà le recours accru au covoiturage pour les trajets domicile-lieu de travail, d’autant que les prix à la pompe incitent à diminuer drastiquement les déplacements en voiture. De nombreux consommateurs envisagent en outre de se tourner vers les enseignes discount pour leurs emplettes du quotidien. 30 % des répondants prévoient de revendre des objets dont ils ne se servent plus, une pratique avec laquelle 51 % des personnes sont déjà familières. Si la situation en Ukraine se prolonge, le directeur de l’Observatoire pense que Les Français auront deux types de réactions : soit ils chercheront à se faire plaisir, soit ils privilégieront les valeurs refuges comme l’achat d’un logement, Alors que les taux de crédit immobilier montent légèrement. Dans tous les cas, Important La question du pouvoir d’achat sera pour les citoyens un sujet central lors des élections présidentielles d’avril prochain.