Le début du printemps marque généralement une période où les taux de crédit à la consommation sont en baisse. Cette année, ce n'est pas le cas. Découvrez pourquoi et si cela a un impact pour vos projets. Vous avez reçu récemment un courriel de votre banque ou d'une société de crédit spécialisée ? Peut-être ce message annonce-t-il l‘arrivée du printemps et qu’il est temps de prévoir l’organisation de vos congés d’été. Ces communications n’ont qu’un but : vous vendre des crédits à la consommation. Une tradition révolue Les mois de mars et d'avril représentent une période faste pour le crédit à la consommation. C'est le moment où les Français anticipent les vacances d’été et où ils évaluent leur besoin d'argent pour réaliser leurs projets (vacances en famille, travaux de rénovation, etc.). C'est aussi logiquement une période où la demande de prêts personnels et de prêts affectés est en hausse. Pour capter cette demande, dans un contexte de forte concurrence, les prêteurs (banques de détail, assureurs, établissements spécialisés) ont tendance à baisser leurs taux. Pourtant, ce printemps 2022 semble s’annoncer autrement. En février, les taux étaient encore inférieurs de 0,13 point à ce qu'ils étaient en février de l'année dernière. Si la saisonnalité habituelle avait été respectée, cet écart serait au moins resté stable en mars et avril, mais ce n'est pas le cas. En mars, nous avons plutôt assisté à une inversion : les taux sont plus élevés en moyenne de 0,9 point qu'ils ne l'étaient à la même période l'année dernière (0,16 point pour les prêts personnels). Situation de crise incertaine Le fait qu'il y ait un croisement des courbes n'est pas vraiment surprenant. Après 10 ans de baisse, les taux des crédits à la consommation ont atteint des niveaux historiquement bas. La conséquence, notamment, des choix de politique monétaire de la Banque Centrale Européenne (BCE), qui a incité les banques à prêter dans le but de stimuler la croissance économique. Mais cette époque semble révolue. Le rebond est cependant apparu de manière plus subite que prévue. La combinaison du retour de l'inflation, de la guerre en Ukraine et d’une élection présidentielle à l'issue incertaine pousse les établissements de crédit à la prudence dans leurs politiques de taux. Ils ont tendance à se couvrir en consolidant leurs marges, notamment en ce qui concerne les prêts immobiliers. Les conditions de financement restent favorables La tendance à la baisse des taux d'intérêt ne rend pas pour autant l'accès aux prêts difficile. Les quelques points d’écarts ne sont que marginalement significatifs par rapport au coût total des emprunts. Par exemple, par rapport aux taux de février, l'écart pour un crédit de 10 000 euros, s'élève à une dizaine d'euros pour un remboursement sur un an et jusqu' 68 euros sur 7 ans. Au regard de ces chiffres, les conditions de financement restent donc très bonnes. En outre, une récente étude de la BCE sur la distribution du crédit bancaire dans la zone euro relève que les modalités et les conditions générales pratiquées par les banques se sont quelque peu assouplies.