Le gouvernement poursuit ses efforts pour accélérer la transition énergétique dans le secteur résidentiel à travers un nouveau crédit hypothécaire disponible à partir de janvier 2022 pour les ménages désireux de réaliser des travaux d’économies d’énergie dans leur logement. La Banque Postale et le Crédit Mutuel sont les premiers à se positionner pour distribuer ce « Prêt avance rénovation ». Des mesures pour lutter contre les passoires thermiques L’Exécutif s’attaque en premier lieu aux passoires thermiques, ces 4,8 millions de logements très énergivores et polluants. La loi climat et résilience comporte ainsi plusieurs clauses qui s’adressent spécifiquement aux propriétaires de ces biens, notamment les bailleurs. Le loyer pour ce type de biens est gelé et d’ici 2028, ils ne pourront plus être proposés à la location. Outre les injections, ImportantLe texte prévoit des mesures incitatives afin de soutenir financièrement les Français concernés par l’obligation de réduire la consommation en énergie de leur habitat. En effet, en dépit des différents dispositifs d’aide publique à la rénovation énergétique, une bonne partie des ménages n’a pas les moyens d’absorber les quelques milliers d’euros de reste à charge. Ils sont alors contraints de souscrire un prêt travaux classique ou bonifié, pour ne citer que l’éco-prêt à taux zéro. Mais la solution du crédit bancaire n’est pas accessible à tous, notamment les foyers les plus modestes et les seniors, pénalisés par les critères de solvabilité de plus en plus stricts. Or, selon un rapport établi par Olivier Sichel, directeur général délégué de la Caisse des Dépôts, Plus de 6 propriétaires de passoires thermiques sur 10 (62 %) sont âgés de plus de 60 ans. Olivier Sichel Relance du « Prêt avance mutation » garanti par l’État C’est dans ce contexte qu’a été décidée la réactivation du « Prêt avance mutation », lancé en 2015 dans le cadre de la loi de transition énergétique. Le montant de ce crédit hypothécaire est déterminé selon la valeur du bien à financer. L’emprunteur paie uniquement les intérêts jusqu’à la revente ou la transmission de l’actif par succession, moment où le capital principal doit être intégralement remboursé. ImportantCe système permet aux particuliers exclus des circuits bancaires traditionnels d’effectuer les améliorations nécessaires sans impact majeur sur leur budget. Pour encourager une distribution massive du prêt, celui-ci est garanti par l’État via le Fonds de garantie pour la rénovation énergétique (FGRE). 75 % de toute éventuelle perte consécutive à un défaut de remboursement sont ainsi pris en charge. Cependant, le risque de perte est rare, dans la mesure où le produit de la cession du bien suffit généralement à couvrir le solde encore dû. La Banque Postale et le Crédit Mutuel ont déjà inclus le « Prêt avance rénovation » dans leur offre, mais le gouvernement a bon espoir que les autres acteurs bancaires suivent leur exemple. Pour le ministre de l’Économie, Leur mobilisation est essentielle pour accompagner cette dynamique, Les Français étant de plus en plus préoccupés du confort de leur logement et de leurs dépenses en énergie. Plusieurs questions demeurent cependant sur le plan pratique, à commencer par les profils ciblés : le prêt sera-t-il réservé aux ménages les moins aisés ou sera-t-il ouvert à un public plus large ? Les usagers attendent également de savoir s’ils devront s’engager à réaliser un bouquet de travaux pour en bénéficier. Un décret devrait être publié d’ici la fin de l’année pour détailler les modalités.