Après avoir légèrement fléchi en 2020, les coûts de production industriels n’ont cessé de flamber ces derniers mois. Ce fort renchérissement a pour origine l’envolée des cours des hydrocarbures et de l’énergie, mais aussi celle des prix des matières premières et des frais des transports maritimes. Selon les analystes, cette montée en flèche des coûts pourrait faire grimper l’inflation dans un futur proche. En effet, les professionnels de l’industrie seraient contraints de répercuter la hausse sur leurs prix de vente, surtout ceux dont les marges sont déjà réduites. Malgré le fait que les difficultés d’approvisionnement en matières premières se sont accentuées en octobre dernier, les experts affichent un optimisme modéré : les prix des matériaux et des composants pourraient repartir à la baisse si l’économie chinoise se maintenait à son niveau actuel. Absorber les surcoûts ou réduire la production ? Dans ce contexte de reprise économique, une hausse de l’inflation pourrait entraîner une baisse de la demande et un ralentissement de la croissance. Pour les pays de la zone euro, les industriels ont le choix entre absorber les surcoûts en rognant leurs marges ou réduire la production au lieu d’augmenter les prix de vente. Mais selon certains experts, si cette tendance haussière se maintient, le risque de crédit s’accentuera sûrement, surtout pour les entreprises présentant un bilan financier peu solide. Jusqu’ici, les industriels européens arrivent à maîtriser tant bien que mal la flambée des coûts, mais en cas de persistance du problème, l’inflation ne pourra que s’aggraver. Stagnation de la croissance chinoise et recul des prix des matières premières La crise énergétique et la crise immobilière qui touchent la Chine en ce moment plombent sa croissance économique. Cette situation favorise le recul des prix des matières premières sur le marché international et logiquement, la baisse des coûts de production industriels. Important Toutefois, si l’inflation dépasse le seuil des 2 %, les banques centrales devraient ajuster leur politique monétaire et réviser leur taux d’intérêt à la hausse. Mais cette solution pourrait ne pas être adaptée, car elle pourrait freiner la demande alors que l’augmentation des prix à la consommation ne ralentit pas. Pour l’heure, seule la BoE (Bank of England) envisage cette possibilité, les autres institutions monétaires préfèrent patienter encore un peu.