Le recours au chômage partiel, la flexibilité des facteurs de production, une forte proportion d’intérimaires, les aides gouvernementales… grâce à tous ces dispositifs, les constructeurs automobiles français terminent l’année 2020 avec un bilan plutôt positif. Ce qui n’est pas forcément le cas des équipementiers qui, en plus, font face à la concurrence de l’électrique. Un bilan positif pour 2020 Finalement, le secteur automobile français a évité la catastrophe tant appréhendée au début de la crise sanitaire. Les constructeurs ont massivement eu recours au chômage partiel. Grâce à ce dispositif, ils ont pu diminuer leurs charges fixes. En comparaison à ce qui s’est passé lors de la crise de 2009, ils ont également profité d’une plus grande flexibilité de leurs outils de production. Un grand nombre de sites ont notamment enregistré une forte proportion d’intérimaires. ImportantLes dispositifs d’aide mis en place par l’État pour encourager l’achat de véhicules neufs (primes à la conversion, bonus à l’achat de véhicules à énergie verte, facilité d’accès aux crédits auto…) ont par ailleurs contribué à préserver le « pricing power » de l’industrie automobile française. En revanche, l’année passée a été plus difficile pour les équipementiers qui enregistrent de fortes baisses de volumes. S’y ajoute également l’arrivée fulgurante des véhicules électriques sur le marché, qui bouleverse l’industrie automobile plus vite que prévu. Des perspectives moins optimistes Les années de désindustrialisation ont affecté le secteur automobile tricolore. Face à l’essor des véhicules électriques, l’industrie française accuse un retard qui s’annonce rude à rattraper. Elle est en effet loin du million de véhicules électriques assemblés en France d’ici 2025. Le nombre de ventes de voitures électriques en 2020 cache d’ailleurs une forte augmentation des importations. Cette évolution représente notamment une menace pour les emplois dans l’automobile tricolore. Selon les statistiques, environ 30 000 emplois sont en jeu, en grande partie chez les équipementiers. ImportantSi les délocalisations se poursuivent, ce chiffre atteindra même les 45 000 à 50 000. Quelques projets devraient permettre de remédier à cette situation. C’est le cas par exemple de l’usine de batteries de PSA et Total implantée dans le Nord, du pôle électrique de Renault dans le Douai et Maubeuge. Le constructeur envisage notamment de sortir des voitures électriques accessibles à moins de 20 000 euros. Le site de Douai étant capable de produire jusqu’à 400 000 véhicules par an.