Les députés ont voté le 25 novembre 2021 une proposition de loi autorisant le changement d’assurance de crédits immobiliers à tout moment. L’UFC-Que Choisir estime à 550 millions d’euros le gain de pouvoir d’achat permis par ce nouveau texte pour l’ensemble des emprunteurs. En s’ajoutant aux taux d’intérêt faibles actuels, cette disposition devrait maintenir la demande à un niveau élevé. L’assurance emprunteur pour alléger le coût du crédit Avec la faiblesse des taux immobiliers, l’assurance devient le levier le plus efficace pour faire baisser le coût total de son crédit. Cette couverture est exigée par les établissements prêteurs pour garantir le paiement des échéances en cas de défaillance de l’emprunteur due au décès, à l’invalidité, à l’incapacité ou à la perte d’emploi. Pour payer moins cher, les professionnels du marché recommandent de privilégier un contrat individuel à l’assurance de groupe de la banque. À garanties équivalentes, se tourner vers un assureur autre que le prêteur permet de bénéficier d’un tarif plus attractif, ce qui n’est pas négligeable, compte tenu des sommes engagées. Important Mais malgré les efforts du législateur pour libéraliser la concurrence sur ce secteur, les particuliers ont souvent du mal à faire valoir leur droit de passer à la concurrence. Pour des questions de délais et de procédure avec leur banque, bon nombre d’emprunteurs ratent l’échéance annuelle, seule possibilité à l’heure actuelle de changer de couverture. 550 millions d’euros d’économies potentielles grâce à la réforme C’est donc une nouvelle étape qui est franchie avec cette réforme concernant la résiliation infra-annuelle de l’assurance pour le prêt logement et les prêts personnels d’un gros montant ou de longue durée. Important Libres de souscrire un contrat alternatif plus économique quand ils le souhaitent, les emprunteurs pourraient réduire le coût global de leur financement de plusieurs milliers d’euros en fonction de plusieurs critères : leur âge, le montant, la durée et l’ancienneté du prêt. Il reste que les banques risquent de ne pas voir cette évolution réglementaire d’un bon œil. Sur les 7 milliards d’euros que génère chaque année ce marché, elles détiennent entre 85 % et 90 % de parts. Or, d’après l’UFC-Que-Choisir, Les prêteurs réalisent une marge très élevée sur ce produit. Elle explique que Seulement 32 euros sur 100 euros de prime sont reversés au titre des indemnisations. À 68 %, le taux de marge pour cette branche représente le double, voire le triple, de celui des branches habitation et automobile. De tels profits compensent le manque à gagner consenti sur les taux d’intérêt, qu’elles doivent garder bas pour respecter le maximum de taux d’endettement à 35 % imposé par le Haut Conseil de stabilité financière (HCSF). En tous cas, leurs clients disposent d’un argument supplémentaire pour négocier des garanties moins onéreuses, pour 550 millions d’euros par an au total selon les simulations de l’association de consommateurs.