Les ménages réunionnais se sont moins endettés l’année dernière, en grande partie à cause du confinement. Il ne faudrait toutefois pas y voir un effet positif de la mesure anti-covid puisque, malgré le fait que le nombre de ménages surendettés ait faibli, celui des personnes en grande précarité a évolué à la hausse sur la même période. Les dépenses journalières restent pesantes. Moins de crédits, mais pas moins de difficultés La baisse du nombre de dossiers de surendettement en 2020 obéit à une certaine logique. Lors de cette période où la quasi-totalité des secteurs d’activité a dû observer un arrêt total ou partiel, y compris celui de la banque, les transactions commerciales se sont faites plus rares. Les ménages étaient alors moins enclins à souscrire un crédit à la consommation ou un prêt personnel, encore moins un crédit immobilier. Ce phénomène ne date cependant pas d’aujourd’hui, mais bien avant la crise sanitaire. La tendance à la baisse est constatée depuis maintenant 10 ans. D’après les chiffres communiqués par l’IEDOM (Institut d’émission des départements d’outre-mer), seulement 58 % des dossiers de surendettement déposés en 2020 concernent un crédit à la consommation, soit 20 points de moins qu’en 2011. Important Ces chiffres en baisse ne signifient pas pour autant une amélioration de la situation financière des ménages réunionnais. L’IEDOM constate en effet que ces derniers rencontrent de plus en plus de difficultés à faire face à leurs dépenses quotidiennes (nourritures, frais de transport, habillement…) ainsi qu’à leurs charges régulières (factures en tout genre, impôts…). Sans surprise, la crise sanitaire a accentué la situation de précarité. Les chiffres du chômage s’envolent, en particulier parmi ceux qui ont présenté un dossier de surendettement. Toujours selon l’institut, 49 % des surendettés en 2020 n’ont pas d’emploi ou l’ont perdu. À titre de comparaison, en Métropole, cette proportion est de 26 %. Seules et sans ressources Le rapport livré par l’institut met également en avant les difficultés rencontrées par les femmes seules, lesquelles représentent 45 % des dossiers de surendettement déposés. Pour l’heure, ces femmes ne savent pas encore quand et comment elles pourront payer leurs dettes, une situation de précarité connue par 63 % des ménages surendettés sur l’île.