Selon un récent sondage réalisé auprès d’Américains, mais qui concerne également les Français, les retraités tendent à préserver leur épargne, voire à l’accroître. Cette tendance va à l’encontre de la théorie économique qui veut qu’en cas de baisse de revenus liée à la fin de la vie active, les seniors puisent dans leurs économies pour maintenir leur consommation. Les retraités préfèrent augmenter plutôt que dépenser leur épargne D’après l’enquête relayée par le site Bloomberg, Plus de la moitié des Américains retraités (57 %) veulent économiser davantage, ou tout au moins minimiser son utilisation. ImportantIls justifient leur prudence par la crainte de frais imprévus et du manque d’argent. D’autres déclarent simplement qu’ils n’ont pas besoin de dépenser. Seuls 14,1 % des sondés prévoient de ne pas se serrer la ceinture. En France, le Conseil d’orientation des retraites (COR) observe le même comportement, et cela bien que les retraités perçoivent une pension généralement plus importante que celle accordée aux seniors outre-Atlantique. L’Insee annonce ainsi un Taux d’épargne toujours positif chez les Français âgés. Avec le vieillissement, les risques médicaux augmentent. Aussi, l’argent mis de côté est destiné notamment à couvrir la hausse des dépenses de soins et les éventuelles charges engendrées par la perte d’autonomie. En parallèle, les retraités réduisent leurs dépenses en habillement, en sorties, en loisirs et évitent de souscrire des crédits à la consommation. Une épargne excessive pénalise la croissance économique Mais les réponses des Américains interrogés mettent également en avant l’effet psychologique de l’épargne. Près d’une personne sur trois (31 %) reconnaît se sentir mieux grâce à l’accumulation d’économies. D’après différentes recherches en psychologie, Le sentiment de perdre de l’argent est désagréable pour les individus, même s’ils ne prévoient pas de s’en servir. ImportantPour les économistes, cette frilosité vis-à-vis de la consommation, synonyme de peur, impacte négativement l’économie, en limitant les investissements dans l’innovation et la croissance. Dans l’Hexagone, la Banque de France déclare qu’ À peine 33 % des avoirs des épargnants contribuent à l’économie réelle au travers des placements en actions dans des sociétés cotées en Bourse ou non. Le reste dort dans les comptes bancaires, les livrets d’épargne réglementés, ou encore les contrats d’assurance vie en fonds euros. Or, si ces supports présentent l’avantage de la sécurité pour leurs détenteurs, ils sont peu rémunérateurs, et surtout improductifs pour la collectivité.