L’efficacité de la prime pour la rénovation énergétique MaPrimeRenov n’est plus à démontrer. Cependant, la popularité de ce dispositif d’aide auprès des logements collectifs n’est pas vraiment à la hauteur des attentes du gouvernement. Jusqu’ici, les copropriétés semblent peu enclines à la solliciter. La crise sanitaire n’est pas étrangère à cet état de fait, mais elle ne constitue pas la seule explication. Quand la crise sanitaire entrave la chasse aux passoires thermiques La France compte encore un nombre important de passoires thermiques, ces bâtiments mal isolés, énergivores et surtout dangereux pour l’environnement parce que leur empreinte carbone reste élevée. Pour les remettre aux normes, le gouvernement avait à cœur d’inciter les occupants à entreprendre des travaux de rénovation, des incitations qui se traduisaient par des aides financières directes ou indirectes (via des prêts gratuits entre autres). Le message a trouvé écho auprès des occupants de propriétés individuelles. Il est même légitime de parler de franche réussite pour le dispositif MaPrimeRenov puisque, rien que pour cette année, à la date du 1er juin dernier, ceux qui sont responsables de la réception des demandes d’aide en ont déjà comptabilisé environ 300 000. L’objectif en début d’année était de parvenir à distribuer 500 000 primes, mais tout porte à croire que le volume octroyé sera bien plus important, environ 200 000 ou 300 000 dossiers en plus. Le seul bémol est que, pour l’instant, la majorité de ces dossiers, voire la quasi-totalité, est constituée de logements individuels. Pourtant, les copropriétés comptent un nombre élevé de bâtiments qui affichent de mauvais scores au DPE (Diagnostic de performance énergétique). ImportantJusqu’ici, seulement 20 dossiers traités concernent des copropriétés. Et sur ces 20, 15 ont déjà reçu leur aide. D’après les observateurs, les copropriétés ne sont pas nombreuses à se positionner. Tout simplement parce que la rénovation est une décision qui doit être collective et la pandémie empêche pour le moment les réunions. Un sacré coup de pouce En dépit de l’abstention des copropriétés, le dispositif reste une aide très intéressante pour ceux qui veulent rénover leur habitation. Évidemment, elle ne sera pas suffisante pour procéder à toutes les opérations de remise en état ou de mise aux normes. Le porteur de projet devra contracter un autre financement, comme le crédit renouvelable. Dans le cadre de la relance économique, l’État a décidé de revoir à la hausse la somme dédiée à rénovation énergétique du parc immobilier français. Elle est passée à 7 milliards d’euros pour 2021 et 2022.