En temps normal, la fin des études est ponctuée par la remise de diplôme, ce Graal tant convoité qui servira plus tard à ouvrir les portes du monde professionnel. Cependant, en Afrique du Sud, de nombreux jeunes se sont retrouvés dans l’embarras. Ils se sont vu confisquer leur certificat alors qu’ils ont réussi leurs examens. La faute à des frais de scolarité dont ils n’ont pas pu s’acquitter. Les universités ne peuvent pas se permettre de perdre de l’argent Même si leur mission première est d’éduquer les jeunes qui seront les dirigeants de demain, les universités restent des entreprises qui doivent constamment veiller à leur viabilité. Dans les pays en voie de développement, nombreux sont les jeunes qui sont victimes de décrochage scolaire, faute de moyens. Les universités qu’ils désertent sont également perdantes puisque, dans la majorité des cas, les frais de scolarités dus par ces étudiants deviennent irrécouvrables. ImportantEt justement, pour éviter ce genre de mésaventure, les universités sud-africaines ont pris une décision radicale : les apprenants seront privés de diplômes s’ils n’ont pas réglé leurs frais d’études. D’après les chiffres communiqués et qui concernent 21 universités du pays, les frais de scolarité impayés s’élèvent aujourd’hui à plus de 500 millions d’euros. Il s’agit là du total des dettes cumulées depuis 2010 par 13 000 étudiants environ. Les difficultés s’amoncellent pour les étudiants Pour de nombreux universitaires, le poids du prêt étudiant se fait de plus en plus ressentir. Et dans le contexte actuel, la décision des universités de ne pas leur délivrer leur diplôme tant qu’ils n’ont pas payé leurs écolages rajoute de la difficulté supplémentaire à leur quotidien. En effet, nul n’est sans savoir que la crise sanitaire a interrompu pour une durée indéterminée tous les emplois saisonniers, ces « petits jobs » sur lesquels les étudiants comptaient pour payer leurs frais d’études. De plus, ils se voient fermer des portes dans leur tentative de validation de leurs acquis. Les éventuels employeurs refusent de les prendre en stage, à moins qu’ils ne présentent leur diplôme. Les voilà donc qui se retrouvent empêtrés dans un cercle vicieux, dont ils auront beaucoup de mal à s’extirper.