Alors que les Français sont nombreux à vouloir entreprendre des travaux pour améliorer le confort de leur habitat, ou faire construire leur future résidence, ils se heurtent à un obstacle de taille : l’explosion des coûts de certains matériaux. C’est l’une des conséquences de la crise sanitaire sur le secteur du bâtiment. Alors, faut-il attendre ou se lancer ? Hausse du prix des matériaux parfois supérieure à 30 % La reprise de l’activité économique dans la plupart des pays du monde fait bondir la demande de matières premières comme le PVC, mais également le bois, l’alu ou encore l’acier. Ce phénomène allonge les délais d’approvisionnement, mais également sur les coûts pour les professionnels du bâtiment qu’ils répercutent sur les clients finaux. Outre les matériaux proprement dits, tous les produits dérivés sont concernés, à savoir les panneaux de bois en MDF, contreplaqué ou aggloméré, ainsi que les menuiseries, des fenêtres et volets, aux portes et portes-fenêtres en passant par les stores. Selon la Fédération Française du Bâtiment (FFB), La hausse des prix touche un nombre croissant de produits et le mouvement ne semble pas près de s’arrêter ni ralentir. Les taux d’augmentation atteignent, voire dépassent les 30 %, un constat qui préoccupe les ménages ayant un projet de construction ou soucieux d’améliorer le confort de leur logement actuel. Certes, la légère marge de manœuvre dont disposent les constructeurs de maisons individuelles sur le foncier leur permet parfois de compenser les surcoûts afin de préserver le pouvoir d’achat des particuliers. Cependant, la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb) indique que Pour les artisans et les entreprises du secteur, les marges tournent autour de 3 à 5 % au maximum, ce qui les contraint à reporter des variations de prix trop importantes sur leurs devis. Absence de visibilité pour les prochains mois Important En plus d’être nettement plus onéreux, les matériaux utilisés pour rénover et construire les biens immobiliers sont livrés avec beaucoup de retard. En effet, le délai d’approvisionnement a carrément doublé, atteignant 8 semaines pour les couvreurs-zingueurs et jusqu’à 12 semaines pour les menuisiers pour recevoir leur commande et effectuer la pose. Dans ce contexte, les ménages hésitent entre réaliser quand même leur projet ou le décaler. Et les professionnels du secteur eux-mêmes sont incapables de les conseiller, faute de visibilité. Il faut que les fournisseurs reconstituent leurs stocks, alors que l’Europe, la Chine ou les États-Unis notamment ont des besoins importants. Dans les semaines à venir, tous les scénarios sont donc possibles : retour à la normale, stabilisation des prix, hausses supplémentaires. Une chose est sûre : la baisse des prix à leur niveau d’avant la pandémie est peu probable. En outre, les taux d’intérêt des crédits immobiliers et des prêts travaux, actuellement à des planchers historiques, amorcent une remontée. Récemment, certains établissements bancaires ont ainsi relevé leurs barèmes de 0,10 %. En conséquence, il n’est peut-être pas judicieux d’attendre, car la note peut être encore plus salée.