Les scientifiques ont découvert pourquoi les femmes sont les plus touchées par les maladies auto-immunes

Écrit par La rédaction Meilleurtaux . Mis à jour le 25 septembre 2019 .
Temps de lecture : 3 min

Détails

Publié le mercredi 25 septembre 2019 11:44 par la Rédaction Meilleurtaux

Selon le site Medical Xpress, une équipe de chercheurs américains vient de découvrir la raison pour laquelle les maladies auto-immunes semblent toucher plus de femmes que d’hommes. Il s’agirait d’un gène précis associé au chromosome X. De ce fait, avec leur XX, les cellules du corps féminin ont deux fois plus de chance de développer ce type d’anomalie.

Depuis des années, les scientifiques ont constaté que, par rapport aux hommes, les femmes semblaient être davantage affectées par les maladies auto-immunes. Ces conclusions étaient généralement basées sur des données statistiques. D’ailleurs, plusieurs études ont montré que les femmes avaient trois fois plus de risque d’être atteintes par la sclérose en plaques, une des maladies auto-immunes les plus connues.

Cependant, la communauté scientifique n’est pas encore parvenue à l’expliquer. Néanmoins, en raison des spécificités de la population la plus touchée, les chercheurs privilégient surtout des pistes liées aux hormones sexuelles et aux chromosomes. En effet, les femmes et les hommes se distinguent entre autres par leurs chromosomes XX et XY.

Résultats encourageants en laboratoire

Après avoir identifié le gène suspecté en amont (Kdm6a), des scientifiques américains ont poursuivi leurs études en laboratoire et effectué des expériences sur des souris afin de corroborer leur hypothèse. Dans cette optique, les chercheurs ont élevé des souris génétiquement modifiées afin d’éliminer le gène Kdm6a. Elles ont aussi été programmées pour développer une maladie auto-immune assez similaire à la sclérose en plaques.

ImportantAu terme de l’expérimentation, les sujets dépourvus de Kdm6a ont présenté une nette amélioration des symptômes de la maladie.

Ainsi, contrairement aux souris possédant ce gène, leur inflammation a réduit et leur moelle épinière s’est révélée moins endommagée.

Autrement dit, ces cobayes ont été protégés par la suppression du gène Kdm6a. Au final, ces résultats permettent d’expliquer pourquoi les femmes sont plus touchées par ce type de maladie que les hommes. La principale raison serait donc liée aux chromosomes sexuels.

Au-delà de la simple explication du phénomène, cette étude devrait ouvrir vers une approche thérapeutique alternative pour traiter la sclérose en plaques et les maladies auto-immunes en général. En l’occurrence, il s’agira essentiellement de modifier l’activité du gène mis en cause.

Facteur de risque doublé par les chromosomes sexuels

Même avec une mutuelle, la prise en charge d’un patient atteint de maladie auto-immune est souvent problématique, faute de traitement curatif.

La participation du gène Kdm6a dans le développement des maladies auto-immunes a été découverte dans le cadre de travaux sur la sclérose en plaques. L’étude en question a été réalisée par une équipe de chercheurs de l’Université de Californie sise à Los Angeles. L’article présentant les résultats de ces expérimentations a été publié dans le Journal of Clinical Investigation.

Le gène Kdm6a est situé sur le chromosome X. Cette spécificité permettrait de comprendre pourquoi les maladies auto-immunes concernent davantage les femmes. Concrètement, selon les auteurs de l’article, ce gène est moins exprimé dans les cellules immunitaires des hommes que dans celles des femmes. Ces dernières se distinguant par leurs deux chromosomes X. Tout se passe ainsi comme si elles étaient deux fois plus exposées aux éventuelles anomalies ou facteurs de risque associés à ce type de chromosome.

ImportantSelon les scientifiques, les gènes potentiellement nocifs comme le Kdm6a sont généralement neutralisés par des mécanismes propres à l’organisme. Toutefois, certains réussissent à contourner ou à déséquilibrer ce dispositif naturel.