L’engouement croissant pour les voitures électriques ne se limite pas à l’économie d’énergie et à la réduction des émissions : ce type de véhicule bénéficie d’une assurance auto généralement moins chère par rapport aux voitures à moteur thermique. Cependant, en 2024, des changements significatifs pourraient bouleverser cette dynamique, laissant les propriétaires de véhicules électriques face à des primes plus élevées. Explications. Exonération fiscale arrivée à échéance Selon les données recueillies par les comparateurs d’assurance auto en 2023, les propriétaires de voitures électriques ont bénéficié d’une prime d’assurance annuelle moyenne de 563 €, nettement inférieure à celle des véhicules à essence qui s’établit à 645 €. Toutefois, un changement d’ampleur se profile pour les propriétaires de véhicules électriques, en raison notamment de la fin d’une exonération fiscale. ImportantLa TSCA (Taxe Spéciale sur les Conventions d’Assurance), qui avait jusqu’à présent exempté les voitures électriques de certaines charges fiscales, prendra fin le 31 décembre 2023. Cette exonération a permis des économies notables, jusqu’à 25 % sur l’assurance au tiers et 15 % sur l’assurance tous risques. Malheureusement, le projet de loi de finances pour 2024 n’envisage pas de prolonger cette exonération fiscale. Les propriétaires de voitures électriques doivent donc se préparer à payer des primes d’assurance potentiellement plus élevées à partir de janvier prochain. L’espoir de maintenir cet avantage fiscal repose sur le dépôt et l’adoption d’un amendement au projet de budget pour 2024. Des coûts de réparation élevés Un autre facteur qui influence l’augmentation des primes d’assurance auto pour les véhicules électriques réside dans les coûts de réparation substantiellement plus élevés. Les voitures électriques se distinguent par leur structure en aluminium, plus légère que, l’acier mais également plus onéreuse à restaurer. Une particularité qui exige l’intervention de carrossiers spécialisés, induisant des coûts de main-d’œuvre plus importants. Plus préoccupant encore, le remplacement de la batterie, pouvant représenter jusqu’à 50 % du coût total de la voiture électrique, s’avère souvent économiquement peu viable comparé à la valeur résiduelle du véhicule. Cette réalité a pour conséquence que de nombreuses voitures électriques se retrouvent irrémédiablement hors service, même en excellent état et peu de temps après leur achat. Les répercussions de ces problèmes de réparation sont déjà manifestes, avec des hausses significatives des primes d’assurance pour certains modèles, dont la Tesla Model Y, leader des ventes en Europe, affiche une prime d’assurance moyenne de 812 €, soit une augmentation de +44 % par rapport à la moyenne des primes pour les autres véhicules électriques. À retenir Alors que les voitures électriques ont longtemps offert un avantage financier considérable en matière d’assurance, 2024 se profile comme une année charnière. La fin de l’exonération fiscale et les coûts de réparation élevés sont les principaux facteurs qui contribueront à la hausse prochaine des primes. Les conducteurs de voitures électriques doivent donc réajuster leur budget pour faire face à ces nouvelles primes d’assurance. De son côté, l’industrie de l’assurance devra peut-être repenser ses offres pour s’adapter à ce nouveau paysage en constante évolution.