Assurance auto : le Fonds de garantie alerte sur la surreprésentation des jeunes conducteurs parmi les non-assurés

Écrit par La rédaction Meilleurtaux . Mis à jour le 15 juin 2023 .
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Publié le jeudi 15 juin 2023 09:18 par la Rédaction Meilleurtaux

Selon le Fonds de Garantie des assurances obligatoires de dommages (FGAO), la part des conducteurs non-assurés impliqués dans des accidents corporels a considérablement augmenté depuis cinq ans. Près de la moitié de ces conducteurs ont moins de 34 ans.

C’est un fléau pour la collectivité. Dans son dernier baromètre annuel publié le 7 juin, le Fonds de garantie des assurances obligatoires de dommages (FGAO) a indiqué avoir pris en charge en 2022 près de 8 500 victimes blessées lors d’un accident de la route. Un nombre en hausse de 3,5% par rapport à l’année 2021.

L’assurance auto obligatoire pour tout conducteur

L’organisme chargé d’indemniser les victimes d’un accident de la circulation causé par un conducteur non-assuré, a pointé du doigt la hausse de leur implication dans des accidents corporels. Selon le FGAO, sur ces cinq dernières années, ils auraient en effet progressé de 44%, “un niveau préoccupant”, relève l’organisme.

Pour rappel, assurer son véhicule n’est pas une option en France. “Les conducteurs sont tenus de souscrire a minima un contrat au tiers qui prend uniquement en charge l'indemnisation des préjudices causés à autrui”, souligne le site d’information MoneyVox. Il s’agit de l’assurance de responsabilité́ civile automobile.

Près de 107 millions d'euros d'indemnisation aux victimes versées par le Fonds en 2022

Malgré cette obligation de s’assurer, une étude d’octobre 2022 de l'assureur Leocare révélait que 11% des Français se disaient prêts à ne plus s'assurer pour faire des économies. Et dans ces cas-là, c’est le FGAO qui paie les pots cassés, au nom de la solidarité nationale. “En 2022, le Fonds a versé près de 107 millions d'euros aux victimes blessées et proches de victimes décédées, en hausse de 2,1% par rapport à 2019”, indique le baromètre.

Concrètement, en cas d’accident de la circulation causé par un conducteur non-assuré, le Fonds de Garantie indemnise les victimes et/ou leurs proches au moyen de la contribution prélevée sur l’ensemble de ceux qui payent une assurance auto.

Ensuite, l’organisme “se retourne contre le conducteur non-assuré pour obtenir le remboursement des sommes versées”, explique le baromètre. En 2022, 15 000 conducteurs ont été poursuivis par le Fonds. Parfois pour des montants dépassant “plusieurs centaines de milliers d’euros”, souligne-t-il.

“Un conducteur en défaut d’assurance sur deux a moins de 30 ans”

Par ailleurs, le FGAO alerte sur le fait qu’une grande partie de ces conducteurs non-assurés soient jeunes. En effet, “un conducteur en défaut d’assurance sur deux a moins de 30 ans”, constate-t-il. Et selon les données fournies par la sécurité routière, 47% des conducteurs responsables d’accidents mortels et corporels survenus en 2021 avaient moins de 34 ans, et 34% avaient moins de 30 ans.

Pourtant, selon une enquête réalisée par l’institut Viavoce pour le FGAO, au cours de laquelle de jeunes conducteurs âgés de 18 à 30 ans ont été interrogés durant l’été 2022, 98% déclarent savoir qu’il est obligatoire d'avoir une assurance pour leur véhicule.

L’assurance auto jugée trop chère par les moins de 30 ans

S’ils sont nombreux à ne pas s’assurer, c’est donc une question de coûts. 74% des répondants estiment que l’assurance auto-moto coûte cher. Et pour cause, pour les conducteurs novices, l’assurance auto revient à 1 000 euros/an en moyenne, d’après le Fonds de garantie. Ce sont donc ceux qui ont le moins de moyens, qui paient l’assurance auto la plus chère. Car pour les assureurs, il s’agit de profils à risque.

Pour lutter contre la non-assurance des jeunes conducteurs, le Fonds estime qu’il faut “renforcer collectivement leur éducation à l’assurance”. Il souligne également qu’il est nécessaire de “rendre l’assurance auto plus accessible”, notamment “en engageant une réflexion sur le mécanisme de la surprime”.

Enfin, selon Julien Rencki, le directeur général du Fonds de garantie des victimes, il convient de “renforcer les contrôles” de ceux qui disposent ou non d’une assurance auto. Cela passe par le recours au Fichier des Véhicules Assurés (FVA), un outil mis à la disposition des forces de l’ordre qui répertorie les véhicules assurés.