Dans un contexte de taux très faibles, deux grandes enseignes bancaires ont proposé une révision de leur taux des emprunts logement à la baisse à certains de leurs clients. Toutefois, cette démarche onéreuse ne devrait concerner que des clients spéciaux qu’elles souhaitent absolument garder. Changement de stratégie sur le crédit immobilier Depuis 2015, les banques se livraient une âpre bataille pour attirer les clients des concurrents en leur octroyant des conditions plus attractives. Cette année, les opérations de rachat de crédits immobiliers ont battu des records, conséquence du recul constant des taux d’intérêt des prêts. Par ailleurs, en août, les demandes de renégociations ont représenté la moitié des nouveaux crédits distribués. Toutefois, les taux se rapprochant de plus en plus du nul, les banques sont contraintes de trouver une nouvelle approche. C’est ainsi que deux établissements au moins ont décidé de ne pas attendre la demande des clients pour suggérer une renégociation. L’objectif est d’empêcher la perte de clients, en particulier ceux pour lesquels ils ont consenti de gros efforts au moment de la conquête. En outre, cet avantage n’est pas accordé sans contrepartie. Les bénéficiaires devront en effet accepter de s’engager davantage, notamment en y domiciliant tous les revenus du ménage ou en souscrivant des produits d’assurance. Stratégie coûteuse non dépourvue de risque Car l’impact sur les résultats de la banque est forcément plus lourd dans le cas d’une simple diminution du taux par rapport au rachat d’un crédit sollicité auprès d’un autre prêteur. Il faut comprendre que lors de ce dernier type de montage, la banque elle-même a profité de conditions de refinancement très attractives. Mais lors d’une révision, le prêt étant le même, tout comme le coût du refinancement, les revenus d’intérêts sont immédiatement affectés. Enfin, même si offrir une décote sur le taux est un outil de fidélisation efficace, il risque de susciter des envies de « taux faibles » chez des emprunteurs qui n’y pensaient pas nécessairement.