La grève des agents de la fonction publique du 26 janvier avait notamment pour objet la revue de leur salaire, gelé depuis 2010. Gel du point d’indice depuis 2010 Depuis 2010, le gouvernement a gelé le « point d’indice », base de calcul de la rémunération des fonctionnaires, à 4,63 € actuellement. Cette décision aurait permis de contrôler la part de leur masse salariale, et d’économiser 7 milliards d’euros en cinq ans sur le budget de l’État. Or, pour les syndicats (FO et CGT), entre début 2010 et fin 2015, leur pouvoir d’achat des enseignants, policiers, personnels hospitaliers, agents des bibliothèques ou de la Sécurité sociale aurait baissé de 8 % à 10 %. En effet, la stagnation de l’indice bloque l’évolution de la rémunération, voire réduit sa valeur dans un contexte de prix en croissance, puisque l’inflation a atteint 6,7 % sur la période. Baisse du salaire net moyen réel Selon l’Insee, en 2011 et en 2013, alors que le salaire mensuel net moyen passait de 2 434 euros à 2 469 €, il était en réalité en baisse compte tenu de l’inflation (2,1 % et 0,9 % respectivement). En euros constants, le repli était de 0,1 % entre 2010 et 2011 et de 0,6 % entre 2012 et 2013. Toutefois, pour nuancer ces informations, il faut considérer les éventuelles primes et promotions. Il existe notamment une « garantie individuelle du pouvoir d’achat » (GIPA) : cette prime est accordée à un agent si l’inflation dépasse l’avancement (basé sur l’ancienneté et le montant de revalorisation annuel de l’indice). Outre les évolutions individuelles, la variation du nombre de salariés dans chaque catégorie de revenus incluse sur le salaire moyen global, tout comme le nombre de départs à la retraite, etc. Maintien du pouvoir d’achat des fonctionnaires Toutefois, la rémunération moyenne des personnes en place (RMPP), à 1,6 % en moyenne annuelle entre 2003 et 2013, est « largement positif ». Selon la Cour des comptes, cet indicateur montre « des gains individuels de pouvoir d’achat » des agents. Concrètement, leur rémunération aurait progressé plus rapidement que l’inflation malgré la décélération de la RMPP. La fiscalité aussi a affecté le pouvoir d’achat des ménages, avec une forte hausse des prélèvements sur les ménages entre 2010 et 2015. Pour l’avenir, l’indice va augmenter de manière « symbolique » dans une situation économique tendue pour l’État et l’ensemble des Français. Il reste que la perte croissante de points de salaire dans la fonction publique au fil des années risque d’ôter l’attractivité de certaines professions. Les ménages en difficulté peuvent recourir au rachat de crédits pour alléger leurs mensualités et équilibrer leur budget. Cette opération devenue très courante consiste à regrouper ses dettes en cours pour obtenir un prêt à la durée plus longue.