En lien direct ou non avec la crise sanitaire, l’immobilier ancien fait l’objet de quelques préoccupations plus ou moins grandes. En effet, les normes imposées dans le cadre de la loi Climat et de la transition énergétique risquent de freiner le dynamisme de ce marché. Ces règlementations, qui viennent durcir les exigences en matière de rénovation énergétique, pourraient refroidir l’ardeur des acquéreurs potentiels. Une enveloppe « travaux » à prévoir impérativement Avec la crise sanitaire, et malgré la décision du Haut conseil de stabilité financière d’assouplir ses recommandations en matière d’octroi de crédits immobiliers, l’accession à la propriété est devenue plus difficile pour les ménages français. Bien que les conditions d’emprunt demeurent intéressantes, avec des taux qui sont restés à un niveau exceptionnel, les candidats à la propriété se heurtent aujourd’hui à de nouvelles complications, et plus particulièrement ceux qui souhaitent se lancer dans l’achat d’un bien ancien. ImportantEn effet, bon nombre des logements existants nécessitent des travaux de rénovation pour être conformes aux normes minimales de performance énergétique prévues par la nouvelle loi Climat. Or, pour financer ces opérations, les acquéreurs potentiels n’ont pas d’autres choix que de souscrire un prêt travaux. Ce qui n’est pas toujours évident, notamment pour certaines catégories d’emprunteurs, comme les primo-accédant, étant donné qu’ils semblent déjà « galérer » à décrocher un financement pour leur projet. Au sein des copropriétés, de nombreuses interrogations se posent. La transition énergétique, si chère au gouvernement et dont la légitimité ne peut être contestée, va pourtant causer davantage de préoccupations pour les copropriétaires. La ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, préconise désormais des travaux à entreprendre sur les immeubles anciens en copropriété, et ce, plusieurs fois par an. Mais les copropriétaires, déjà fortement éprouvés par la crise sanitaire, auront-ils les moyens de faire face à ces travaux ? Pour rappel, depuis l’entrée en vigueur de la loi ALUR, les copropriétés disposent d’un fonds de travaux pouvant couvrir une partie des coûts, mais les copropriétaires devront tout de même fournir un effort financier considérable. Les banques aussi s’interrogent Cette difficulté à venir pour le marché de l’immobilier ancien ne concerne pas que les prétendants à l’accession. Les établissements bancaires censés financer les opérations d’achat devront également tenir compte de la capacité réelle de leur client à rembourser leur prêt immobilier si les prêts travaux viennent alourdir leurs charges mensuelles. Dans ce cas, la règle du « 33 % de taux d’endettement » ne prévaut plus au moment de l’octroi du prêt. Les banques devront alors durcir leurs critères d’octroi ce qui, inéluctablement, va exclure de nombreux acheteurs du marché.