La relance économique dépend en grande partie de l’évolution de la consommation des ménages. Même plusieurs mois après l’annonce du déconfinement, il faut dire que les Français continuent de limiter leurs dépenses de consommation bien qu’une partie des ménages aient pu se constituer des surplus d’épargne entre mi-mars et le 11 mai. Mais la crise sanitaire a fortement impacté les situations financières des ménages les plus modestes. Au lieu d’économiser, ces derniers ont été contraints de puiser dans leur épargne et de s’endetter davantage pour pouvoir subvenir à leurs besoins, pendant et après le confinement. Selon le Conseil d’analyse économique (CAE), la relance de la consommation n’aura pas lieu si l’État ne soutient pas les revenus des ménages les plus modestes. Réduction globale des dettes pour les ménages Si la période du confinement a permis généralement aux ménages de réduire leurs dettes, les familles les plus modestes n’ont pas pu profiter de cette opportunité. En effet, la crise sanitaire n’a fait que renforcer leur précarité financière étant donné qu’ils travaillent essentiellement dans l’intérim ou avec des contrats CDD. Étant les premiers à être placés en chômage technique, les ménages les moins nantis n’ont pas en effet pu rembourser les mensualités de leurs crédits à la consommation. Important Par ailleurs, plus de la moitié de l’épargne accumulée pendant les deux mois de confinement a été réalisée par 10 % des familles les plus riches. En dépit de cela, l’effet de rattrapage de consommation observée au cours de l’été n’a été que de courte durée. Les mesures de restriction sanitaire empêchent les consommateurs aux revenus confortables d’augmenter leurs dépenses pour les loisirs et les voyages. Pas de relance de la consommation sans un soutien aux revenus des ménages les plus pauvres Selon le CAE, La consommation restera morose tant que les revenus des ménages les plus pauvres dégringolent. Important Cet organisme recommande ainsi le renforcement des mesures de soutien financier destinées à ces familles et pour financer celles-ci, l’État pourrait mettre en place une nouvelle taxe sur le patrimoine. D’autre part, l’aide dédiée aux entreprises et professionnels devrait être répartie suivant le degré de vulnérabilité de chaque secteur d’activité. Si le rebond est déjà perceptible pour certains secteurs comme l’automobile et la vente des équipements électroménagers, d’autres continuent de pâtir de la crise, à l’instar des secteurs de la restauration, des loisirs et des services à la personne.