Après la Covid-19, le monde tel que nous l’avons connu aura surement changé. Dans les pays gravement touchés par la pandémie, le quotidien de la population a été bouleversé. Le changement se fait particulièrement ressentir au niveau de la consommation. Après plusieurs années de progression, la production de crédits au Maroc a enregistré une baisse inédite. Les priorités des ménages ne sont définitivement plus les mêmes qu’avant. La baisse de revenus incite à la prudence Pour essayer de contenir la propagation du virus, de nombreux pays, y compris le Maroc, ont adopté le confinement, autrement dit la cessation de toute activité professionnelle afin que chacun puisse rester chez soi. Cette mesure implique, inévitablement, une baisse conséquente de revenus, même pour ceux qui ont pu poursuivre en télétravail ou observer un chômage partiel. Les ménages ont été contraints d’adapter leur budget en fonction et de se limiter aux dépenses essentielles. L’urgent était donc d’assainir la situation financière et, autant que possible, mettre de l’argent de côté pour faire face aux éventuelles difficultés futures. Important Bien qu’utiles dans la vie de tous les jours, les crédits à la consommation sont devenus des produits qu’il fallait éviter, de peur de ne pas être en mesure de les rembourser. De cette réticence à s’endetter découle une baisse inédite de l’encours global des crédits, lequel s’établit actuellement à 54 milliards de DH, soit un recul de l’ordre de -1,8 % à -2 % (chiffres du mois d’août, communiqués par la Bank Al-Maghrib). Le marché du crédit se portait bien avant la crise Le marché du crédit au Maroc a été stoppé dans son élan par la pandémie. En effet, avant l’apparition du coronavirus, et malgré des taux d’intérêt pourtant élevés (comparés à ceux pratiqués en Europe), les Marocains n’hésitaient pas à souscrire un prêt pour financer des travaux de rénovation, s’équiper en électroménager et en mobilier ou encore pour acheter une voiture… Sans le recours au crédit, il était impossible pour bon nombre de Marocains de concrétiser leurs projets personnels. Avant tous les bouleversements occasionnés par la propagation de la Covid-19, un ménage détenait en moyenne 43 458 DH de dettes, toutes catégories confondues. La dégradation de la situation financière des emprunteurs se reflète aussi dans l’augmentation des prêts présentant des risques de défaillance. Ils ont progressé de +15,3 % en août.