L’Australian Retail Credit Association (ARCA) vient de publier un rapport qui donne un rare aperçu de la composition du marché du crédit à la consommation dans le cadre du renouvellement de son agrément. Elle fait également le bilan sur l’avancée du basculement vers le Comprehensive Credit Reporting qui vise à améliorer l’information financière sur les emprunteurs. Composition du marché du crédit à la consommation L’agrément délivré en 2015 par Commission australienne de la concurrence et de la consommation (ACCC) à l’ARCA et ses membres expire le 25 décembre 2020. En conséquence, l’association sollicite un renouvellement pour une période de six ans et le dossier soumis à cette occasion au régulateur est une véritable mine d’or de données. L’ARCA comptabilise « environ 30,1 millions de comptes de crédit ouverts et actifs » pour l’ensemble des organismes proposant des produits et services financiers en Australie. Près de la moitié concernent des cartes de crédit. Le prêt immobilier arrive à la deuxième place du classement en volume, devant la catégorie des prêts personnels, qui comprend les crédits automobiles, les découverts et les prêts sur salaire. L’ARCA souligne que Le segment des achats à paiement différé (BNPL pour Buy Now Pay Later), qui connaît une croissance rapide, est aussi important que la totalité du secteur des crédits personnels en volume, en dépit d’une production en dollars nettement plus faible. Les banques et les mutuelles représentent quant à elles plus des deux tiers des 30 millions de comptes de crédit. Les quatre principales banques australiennes détiennent 55 % du total, alors qu’elles contrôlent plus de 80 % des actifs bancaires. En dehors des grandes banques, les sociétés de financement représentent 31 % des comptes, y compris les enseignes spécialisés dans le financement de la consommation, de l’automobile, ainsi que les organismes de BNPL. Progression de la migration vers le CCR Important L’ARCA a également fait le point concernant la migration des différents établissements vers le CCR (pour « Comprehensive Credit Reporting »). Pour rappel, il s’agit d’un système permettant aux établissements prêteurs de partager des données complètes avec les agences de notation comme Equifax et Experian, qui l’intègrent à leurs propres rapports. L’objectif est d’obtenir une vue plus exhaustive et plus claire de l’historique de crédit de chaque emprunteur, facilitant la prise de décision éclairée par le prêteur concernant l’octroi de prêts. ARCA affirme qu’ En fin juin 2020, les données relatives à 92 % des comptes pour les principales catégories de produits (cartes de crédit, prêts immobiliers et prêts automobiles et personnels) [étaient] déclarées. L’association note une « augmentation significative par rapport à mars 2018 et juin 2019 », seulement 9 % et 54 % de comptes ayant été déclarés à ces dates respectives. La catégorie BNPL, plus récente, n’est pas encore prise en compte. Les cartes de crédit représentent 59 % des comptes actuellement déclarés, les prêts immobiliers 27 %, les prêts auto et personnels 14 %. Elle estime que 95 % de tous les comptes de cartes de crédit et 88 % des prêts immobiliers sont désormais transmis, contre 75 % des prêts auto et personnels. Selon l’ARCA, 70 % des comptes partagés dans le cadre du CCR proviennent des quatre principales banques, qui ont achevé leur migration vers le dispositif, Sachant que le basculement est obligatoire pour les « Big four » depuis le 1er juillet 2018. Les autres secteurs industriels qui ont commencé la mise en œuvre du CCR en seraient à plus de la moitié du chemin.