Les difficultés pécuniaires se font actuellement sentir au sein de bon nombre de foyers français. L’an dernier, ce sont quatre personnes sur dix qui sont obligées de recourir à leur bas de laine pour équilibrer leurs dépenses mensuelles. Aussi, sont-ils également nombreux à bâcler leur budget santé faute de ressources. Ceux qui bénéficient des aides à la couverture santé complémentaire en sont, notamment, les plus concernés. L’accès à la santé est un droit universel. Pourtant, malgré les nombreuses mesures instaurées dans cette vision en France, plusieurs résidents à situation précaire préfèrent encore remettre à plus tard, voire renoncer, les soins dont ils ont besoin. Et pour cause, les dépenses y afférentes peuvent être des plus élevées par rapport au budget consacrés. Une enquête menée par le Credoc révèle en revanche que si les personnes éligibles aux soutiens gouvernementaux pour l’accession à une assurance complémentaire daignent quand même se tourner vers les professionnels médicaux, ils éprouvent quelques difficultés en matière de consultation. Ainsi, il se tournerait davantage vers les pharmacies et les centres hospitaliers plutôt que vers la médecine de ville. Et ce, par rapport à l’ensemble de la population. Un budget santé plus restrictive pour les familles modestes La nouvelle complémentaire santé solidaire ou CSS a été mise en place, en 2019, en substitution à la CMU-C (couverture maladie universelle complémentaire) et à l’ACS (aide pour une complémentaire santé). Avant son instauration, le Credoc, aidé du Fonds CSS, a mené une enquête portant sur les conditions de vie et les aspirations des Français. Leur première impression à l’issue de l’étude est que la proportion des résidents à devoir limiter leur budget santé est élevée (21%). Mais la restriction l’est davantage pour les familles plus modestes. En effet, trois personnes éligibles à la CMU-C sur dix et un peu plus (34%) chez ceux qui bénéficient de l’ACS sont obligées de passer par cette voie. Et en cas de maladie, ils sont beaucoup plus nombreux que l’ensemble de la population à venir directement auprès des pharmacies pour obtenir les traitements dont ils ont besoin, avec des taux respectifs de 15% et 11% contre 9%. Tout comme ils le sont pour le choix d’un hôpital ou d’un service d’urgence (10% des allocataires de CMU-C et 12% des bénéficiaires de l’ACS contre 5% de la population générale). Le désert médical explique bien des choses La médecine de ville est le premier choix des Français lorsqu’il s’agit de se faire soigner. En effet, plus de sept sondés sur dix, 73% pour être exact, le priorisent durant leur parcours de soins quoiqu’elle soit moins privilégiée par les foyers modestes. 54% et 67% des individus éligibles aux dispositifs gouvernementaux y ont recours. Une situation qui s’expliquerait par les divers obstacles liés à l’obtention d’un rendez-vous avec un praticien. Comme l’a fait valoir le Fonds CSS dans ce communiqué : « Les difficultés croissantes que rencontrent les personnes en situation de précarité́ pour accéder à un médecin traitant, dans un contexte de baisse du nombre de médecins généralistes sur certains territoires ». Même constatation pour l’automédication. En effet, l’étude du Crédoc a révélé que bon nombre de la population française y ont recours (61%). A contrario, le taux d’attraction est moins élevé chez les personnes précaires. Le ratio baisse à hauteur de 51% pour les personnes à revenus limités, bénéficiant de la CMU-C.