Selon l’Association australienne d’hypothèques et de financement (MFAA), avec la réforme du prêt à la consommation, l’évaluation des emprunteurs pourrait se faire sur la base des risques. Cette procédure présenterait l’avantage de réduire considérablement les délais de traitement et d’assouplir les conditions d’obtention de crédits immobiliers. Une réforme pour faciliter l’accès au financement des ménages et des PME En Australie, le projet de loi 2020 sur la protection nationale du crédit à la consommation vient de passer le cap de la deuxième lecture. Parmi les mesures phares de ce texte portant sur la modification des lois relatives au crédit à la consommation et à la LOA figurent : la suppression de la loi concernant les prêts responsables, le renforcement des obligations d’un plus grand nombre d’intermédiaires pour servir au mieux les intérêts des emprunteurs. Lors d’un entretien au Parlement à Canberra, Mike Felton, PDG de la MFAA, s’est dit « très favorable à ces réformes ». Il faut savoir que l’Association représente 13 500 courtiers qui gèrent 60 % des souscripteurs de prêt hypothécaire. Important Ces professionnels déplorent l’absence de prise en compte des critères individuels lors de l’analyse du profil des emprunteurs et estiment que cette évolution règlementaire accélèrerait le processus et ouvrirait le marché du crédit au plus grand nombre. Michael Sukkar, le trésorier fédéral adjoint, est pour sa part convaincu que Les réformes vont aider les particuliers et les PME à obtenir des financements et ainsi, créer des emplois et soutenir la reprise économique en 2021 ». Il salue le fait que « la nouvelle réglementation renforce la protection des consommateurs en garantissant le respect des directives de l’APRA, le régulateur australien. Michael Sukkar Les réformes reviennent sur des lois onéreuses, selon le secteur immobilier L’économiste en chef de l’Association de l’industrie du logement, Tim Reardon, estime également qu’ Une première étape importante vers l’allègement de restrictions trop onéreuses va être franchie. Tim Reardon Celles-ci ont durci les conditions d’accès à la propriété en Australie, en entrainant notamment l’exclusion de millions de primo-accédants. D’après M. Reardon, « le taux de refus de prêt pour ces profils est passé d’environ 7 % à 9 % à près de 20 % ». Dans un contexte de crise, les professionnels du secteur s’inquiètent de l’accessibilité des prêts immobiliers alors que les autorités ont mis en place le programme HomeBuilder, qui accorde à tous les propriétaires-occupants une aide financière pour la construction de leur maison. De son côté, l’opposition fédérale a critiqué les modifications proposées, arguant qu’ Elles sapent une recommandation clé de la commission royale d’enquête bancaire, qui dispose que la loi de 2009 sur la protection du crédit à la consommation ne devrait pas être modifiée pour amender l’obligation d’évaluer la solvabilité des emprunteurs. Elle avertit par ailleurs que Le retrait de ces obligations pourrait se traduire par une forte hausse des prêts à risques.