La BCE a récemment annoncé un léger ralentissement de la progression des prêts bancaires accordés aux ménages et aux entreprises non financières de l’UE en février. En mars, avec les mesures de confinement prises dans de nombreux pays, la décélération devrait être encore plus marquée, à l’image d’une économie européenne pratiquement à l’arrêt. Décélération de la croissance des prêts bancaires accordés au secteur privé Selon le communiqué de la BCE, Les acteurs du secteur privé ont sollicité moins de financements auprès des banques de la zone euro en février 2020. En excluant les opérations strictement financières, le taux de croissance annuelle de la production de crédits n’a été que de 3,7 %, autant qu’en décembre 2019, mais moins qu’en janvier (+3,8 %). Cette moyenne cache cependant des évolutions contraires entre les différentes catégories d’emprunteurs. Du côté des entreprises industrielles et commerciales, le montant des prêts souscrits au cours du deuxième mois de l’année n’a augmenté que de 3 % par rapport à la même période en 2019, contre 3,2 % durant les deux mois précédents. À l’inverse, les encours des crédits contractés par les particuliers ont crû de 3,8 % après 3,7 % et 3,6 % respectivement en janvier et en décembre. Le secteur du crédit conso a été le plus dynamique, avec une progression de 6,2 %, supérieure aux chiffres de janvier et décembre. Important En mars, une chute est à redouter du fait des règles strictes concernant les déplacements adoptées par les gouvernements pour endiguer l’épidémie. Les personnes étant enfermées chez elles, et de nombreuses entreprises et commerce étant fermés, les souscriptions de nouveaux crédits sont moindres. Réaction « sans précédent » de la BCE pour éviter toute pénurie de liquidités Afin de limiter l’impact de la crise sanitaire sur leur économie, plusieurs pays, dont l’Allemagne, ont mis en place des plans de soutien exceptionnel. Important La Banque Centrale européenne va lancer de son côté un vaste plan de rachats de dettes pour un total de 1 000 milliards d’euros d’ici le 31 décembre 2020. L’objectif de cette mesure sans précédent selon l’institution est d’ Écarter tout risque de pénuries de liquidités pour les économies des États membres, susceptibles d’entraîner une fermeture du robinet du crédit. Grâce à son action, elle veut inciter les banques à continuer à financer les besoins des ménages et des entreprises afin de stimuler la consommation, la production et l’emploi. En parallèle, le superviseur bancaire réduit ses exigences en capital des établissements bancaires. Selon les économistes, cet allègement devrait permettre à ces derniers d’augmenter leur capacité de prêt de 1 800 milliards d’euros, une somme qui équivaut à 15 % des encours de crédits au secteur privé.