L’urgence climatique n’y fait rien, les voitures diesel sont encore nombreuses à sillonner les routes françaises. Il est vrai aussi que la prime à la conversion présente tout de même une certaine efficacité, mais pas autant que le gouvernement l’avait escompté. Les modèles à faible émission demeurent à ce jour un marché de niche. Beaucoup de chemin reste à parcourir Pour classer les véhicules en plusieurs catégories selon leur niveau de pollution, leur âge et leur motorisation, un système de vignettes baptisé « Crit’Air » a été mis en place par le ministère de l’Environnement, de l’Énergie et de la Mer. Important Les vignettes Crit’Air vont de zéro à cinq : zéro correspond aux véhicules qui n’émettent aucun gaz à effet de serre et cinq aux voitures les plus polluantes. Depuis le 1er juillet 2019, les véhicules arborant la pastille grise sur leur pare-brise (Crit’Air 5), c’est-à-dire les modèles diesel dont la mise en circulation a eu lieu avant 2001, sont interdits de circulation à Paris. Pourtant, une enquête menée par le CGDD (Commissariat général au développement durable) révèle que « le diesel continue de faire de la résistance ». En effet, les modèles appartenant à la classe Crit’Air 4 (roulant au gazole et achetés entre le 1er janvier 2001 et le 31 décembre 2005) constituent encore 11 % du parc automobile français. Les vignettes Crit’Air 2 et Crit’Air 3 sont les plus représentées. Ces catégories comprennent les véhicules diesel immatriculés de début 2006 à nos jours. L’enquête révèle que 60 % des voitures en circulation arborent l’une de ces vignettes et 72 % d’entre elles roulent au gazole. Un parc automobile uniquement constitué de Crit’Air 0 et Crit’Air 1 parait encore utopique Le gouvernement a déployé d’importants efforts pour rendre la prime à la conversion attractive et inciter ainsi les particuliers à souscrire des crédits auto pour l’achat de voitures propres. Force est pourtant de constater que, malgré ces initiatives qui ne sont pour autant pas restées vaines, les voitures floquées des vignettes Crit’Air 1 et surtout Crit’Air 0 sont encore très loin d’envahir les rues. L’optimisme est quand même permis en sachant que les véhicules hybrides ou roulant au gaz naturel (Crit’Air 1) représentent aujourd’hui 18 % du trafic. Pour le Crit’Air 0, qui regroupe les voitures électriques (zéro émission), il faudra s’armer de patience puisque seulement 0,6 % des véhicules en circulation l’affichent sur leur pare-brise à ce jour.