2018 a été, sans aucun doute, une année de vaches grasses pour les assureurs santé français. À en croire les données statistiques communiquées par trois des fédérations existantes dans ce domaine, le marché a nettement progressé par rapport à l’année précédente. Une croissance dont la plus marquée est observée au niveau des contrats collectifs quoique les individuels n’en démordent pas pour autant. L’entrée en vigueur de la loi ANI (accord national interprofessionnel) portant sur la généralisation de la couverture complémentaire santé pour tous les salariés du privé a indubitablement chamboulé le paysage de l’assurance maladie dans l’Hexagone. D’un côté, les ménages s’en trouvent rassurés du fait de la prise en charge de leur reste à charge lorsque la Sécurité sociale se désengage. D’un autre côté, cette initiative a fortement contribué à l’essor des acteurs du domaine. Les chiffres révélés par la Fédération française de l’assurance (FFA), la Fédération nationale de la mutualité française (FNMF) et le Centre Technique des Institutions de Prévoyance (Ctip) confirment d’ailleurs cette tendance, qui se reflète par une croissance de 2,8% du marché global en 2018. Les sociétés d’assurance dominent le marché Avec une hausse de 2,8% plus élevée par rapport à 2017, le marché de la santé et de la prévoyance prend incontestablement de l’ampleur en France. Dans les détails, celui du premier prend toutefois le pas sur le second avec des cotisations respectives de 38,2 milliards et 22,1 milliards d’euros. Et ce, en dépit de leur progression, dont l’un est moins marqué que l’autre, à savoir : +2,6% pour la complémentaire santé ; +3,2% pour la prévoyance. ImportantPar ailleurs, selon les données des trois principales fédérations de la protection, en l’occurrence la FFA, la FNMF et la Ctip, les sociétés d’assurance ont connu une plus forte accélération l’année dernière par rapport aux autres branches, avec une hausse globale de 5% sur leurs cotisations. De leur côté, les pourvoyeurs de mutuelle santé ont maintenu une bonne performance avec une progression de 2,2%. Cette tendance s’expliquerait par la réussite des stratégies de diversification de ces acteurs, notamment dans la prévoyance. Ce qui ramène aux 14,4 milliards d’euros collectés par les assureurs classiques, dans ce domaine. Les institutions de prévoyance, quant à elles, ne lâchent pas prise même si elles sont quelque peu à la traîne avec une augmentation de 0,7% en 2018 après un accroissement de 3,5% l’année précédente. Dans les détails, elles ont même accusé un recul de 1,4% en matière de complémentaire santé pour se rattraper légèrement en termes de prévoyance (+0,1%). Les contrats collectifs commencent à s’imposer ImportantAu niveau des types de contrats, les collectifs commencent à s’imposer dernièrement en enregistrant une progression plus marquée, à 3,3%, que celle des individuels qui est estimée à 2,4%. Ce dynamisme est d’autant plus important en matière de complémentaire santé étant donné le volume des primes engrangées pour cette forme de protection. Force est pourtant de constater la résilience des contrats individuels. En effet, ces derniers conservent une part prépondérante du marché (52% des cotisations) en dépit des dispositifs favorisant l’octroi de mutuelle collective obligatoire en faveur de la masse, notamment la loi ANI instaurée au début de 2016. À savoir, cette police d’assurance affiche une nette accélération sur le marché de la prévoyance (+4,5%) en affichant sur son compteur 9,9 milliards d’euros de collectes en 2018. Il faut dire que les efforts fournis par les assureurs en vue d’atteindre plus de TNS (travailleurs non-salariés) y seraient pour beaucoup dans cette évolution.