Le budget 2020 de la Sécurité sociale prévoit de nombreuses innovations incluant la mutuelle à 1 euro ainsi qu’une meilleure prise en charge pour les femmes enceintes et les patients atteints de cancer. L’hôpital bénéficiera par ailleurs d’un dispositif spécifique pour couvrir les urgences. Toutefois, les moyens alloués à cet effet resteront assez limités. Le plan budgétaire 2020 de la Sécurité sociale prévoit une augmentation de 2,3 % des dépenses de santé des Français, soit 205,3 milliards d’euros. 4,6 milliards d’euros ont notamment été consacrés aux nouvelles mesures dans le domaine. L’organisme doit toutefois économiser près de 4,2 milliards d’euros afin d’amortir cette hausse des coûts. Des soins et des prescriptions plus pertinents permettraient de faire 1,2 milliard d'économies. 1,3 milliard peut aussi être épargné sur les produits de santé et les médicaments. Il est en outre possible d’économiser 1 milliard dans l’organisation des soins (alternative à l'hospitalisation, traitement ambulatoire…), 265 millions concernant les arrêts de travail abusifs et 90 millions pour les fraudes. Un secteur en pleine mutation ImportantÀ partir du 1er novembre prochain, la CMU-C (Couverture maladie universelle complémentaire) et l’ACS (Aide à la complémentaire santé) fusionneront pour créer un tout nouveau dispositif. La contribution financière nécessaire variera en fonction de l’âge de l’assuré. Néanmoins, elle ne devrait pas dépasser 1 euro par jour pour les 70 ans et plus. Les détails sur cette couverture ont été communiqués le 7 octobre dernier. Désormais, les femmes enceintes vivant à plus de 45 minutes de leur lieu d'accouchement bénéficieront d’un nouveau droit. La Sécurité sociale prendra en charge leur transport ainsi que quelques jours d’hébergement à proximité de la maternité. Cette mesure concerne environ 600 000 personnes par an. D’autre part, les patients atteints de cancer seront davantage pris en charge. Ils bénéficieront d’un nouveau panier de soin en vue de limiter les frais annexes après les interventions chirurgicales. Remboursé à 100 %, ce panier englobe les soins psychologiques, les conseils nutritionnels et les activités sportives. Ce dernier point est désormais indispensable, car il permet d’accélérer les effets du traitement. En tout, 10 millions d’euros seront consacrés à ce programme. Aujourd’hui, 340 000 enfants bénéficient de l’aide à l’enfance de la Sécurité sociale. Cependant, aucun parcours de soins n’est vraiment prévu pour cette part de la population dont la santé est généralement précaire. À partir de 2020, 100 000 nouveaux enfants par an auront droit à un bilan de santé pour diagnostiquer et traiter au plus tôt toute pathologie. Des acteurs s’adaptant aux habitudes des patients Le financement est désormais compté à l’acte dans les établissements de santé, même en psychiatrie. Dorénavant, la qualité de la prestation devrait s’affranchir des forfaits ou des dotations. Cette mesure aura-t-elle des répercussions dans le domaine de la complémentaire santé ? En dépit de ses détracteurs, le financement à l’acte est en vigueur en France depuis 2005. Ce dispositif est notamment critiqué par rapport au fait que les hôpitaux tendent à privilégier les actes remboursés par la Sécurité sociale. D’autre part, face à la crise des urgences et les difficultés à trouver des médecins, le ministère de la Santé a tout fait pour simplifier l’installation des généralistes dans des régions souffrant du manque de professionnels de santé. Cette décision est surtout favorable aux jeunes diplômés. ImportantJusqu’à présent, les généralistes recevaient 50 000 euros d’aide tous les trois ans. À compter de 2020, les charges sociales de ces professionnels seront prises en charge sur deux exercices, soit 42 000 euros de bonus en tout. Selon le ministère de la Santé, 500 médecins devraient en bénéficier chaque année. Enfin, le certificat médical est désormais facultatif pour le sport. Les demandes pour ce document engorgent les cabinets à chaque rentrée. De ce fait, l’exécutif a supprimé cette obligation. Les parents auront juste à indiquer si leur enfant a consulté un médecin sur les trois dernières années dans un questionnaire.