L’agence française de sécurité sanitaire (Anses) s’est penchée sur les dangers potentiels des ondes électromagnétiques émises par les téléphones pour le corps et les fonctions cognitives. Elle a notamment cherché à évaluer le risque encouru lorsque l’appareil est collé au corps de son utilisateur. L’étude a révélé des impacts, certes moindres, mais qui méritent des mesures appropriées. À quels risques l’utilisateur s’expose-t-il lorsqu’il porte son téléphone à l’oreille ou le met dans la poche de sa veste ? Une question que beaucoup se posent, sachant qu’environ sept milliards de portables sont utilisés dans le monde aujourd’hui. Mandatée par le gouvernement, l’Anses a réalisé une étude portant sur ce sujet. Cette dernière visait notamment à évaluer les dangers que représentent les ondes électromagnétiques si elles dépassaient la limite établie actuellement à 2 watts par kilogramme. À travers ses observations, l’agence française de sécurité sanitaire a relevé des preuves d’un possible impact sur le système cognitif. Elle a ainsi fait appel à une révision des mesures en place actuellement. Développer des mesures plus strictes Pour arriver à de telles conclusions, l’Anses a passé en revue une soixantaine d’études scientifiques. Au terme de son analyse, elle a statué sur la nécessité de réviser les normes actuelles. D’abord, parce qu’à travers leur étude, les experts ont constaté que les téléphones fabriqués et commercialisés auparavant émettaient des ondes électromagnétiques supérieures à la limite établie actuellement. Et pour cause, le DAS (Débit d’absorption spécifique) a été évalué différemment avant, en tenant compte de la distance entre le téléphone et le corps de l’utilisateur. Ce mode de calcul ne correspond cependant plus aux usages actuels. ImportantUne nouvelle norme est ainsi apparue en 2016, rendant les mesures plus strictes. Concrètement, les téléphones récents doivent émettre encore moins d’ondes qu’auparavant. L’Anses incite la prise de mesures appropriées de la part des autorités. Si celles-ci viennent à accepter ses recommandations, certains fabricants se trouveront dans l’obligation de mettre à jour leurs produits ou d’effectuer un rappel massif des modèles commercialisés. L’agence suggère par ailleurs une amélioration du système d’évaluation des risques dans l’avenir. En effet, aujourd’hui, pour mesurer le DAS, le téléphone est placé à une distance de 5 millimètres. Or, il serait préférable de réaliser les tests en collant l’appareil au corps, selon l’Anses. Des preuves encore limitées Toutes ces mesures ont été avancées à titre de précaution. En effet, pour l’heure, aucune étude scientifique n’a apporté des preuves concrètes concernant les dangers que représentent les ondes électromagnétiques d’un smartphone. Du fait de cette absence de liens avérés, comment l’Assurance maladie et toute mutuelle santé se positionnent-elles ? Les risques avancés par les études analysées par l’Anses ont été constatés grâce à des tests réalisés sur des cellules humaines, in vitro, ou des rongeurs. L’agence a mis en exergue des preuves limitées d’impacts possibles sur l’activité des synapses. Il en va de même pour les effets sur l’activité et la plasticité cérébrale ainsi que sur l’autophagie chez les jeunes animaux. Concernant les autres conséquences sur la santé (risques de cancer par exemple), l’étude de l’Anses n’a pu établir aucune preuve. En revanche, elle a décelé un effet sur la maladie d’Alzheimer, mettant en avant une amélioration des fonctions cognitives. ImportantNéanmoins, sans une étude réalisée sur des humains, il est difficile de déterminer les impacts réels des ondes électromagnétiques émises par les téléphones. D’ailleurs, lors des tests en laboratoire, l’ensemble du corps des animaux a été exposé à un DAS dépassant largement la limite établie. Ceci rend l’évaluation des effets sur l’Homme d’autant plus complexe.