Les mutuelles santé augmenteront leurs tarifs de 3 % en 2020, selon les chiffres fournis par la FNMF (Fédération nationale de la Mutualité française). D’après l’organisme, cette hausse reste conforme à la tendance normale dans le secteur. Autrement dit, la mise en place du reste à charge zéro n’a aucune incidence sur les cotisations des assurés pour l’année prochaine. En annonçant une hausse moyenne de 3 % sur les cotisations, la FNMF a tenu à préciser que cette augmentation reste proportionnelle à celle constatée les années précédentes. Cette progression naturelle des prix s’aligne notamment sur l’évolution du coût moyen des dépenses de santé en France. En attendant l’arrivée du 100 % santé, les Français sont assez suspicieux et déplorent la mauvaise nouvelle. Toutefois, les professionnels du secteur assurantiel cherchent à rassurer les clients et insistent sur le fait que cette hausse est indépendante de la réforme. Certains estiment d’ailleurs que l’augmentation peut atteindre 9 % si les mutuelles tenaient compte du reste à charge zéro. Une hausse tempérée par la concurrence Avec la réforme 100 % santé, les mutuelles devront s’acquitter de charges supplémentaires à travers les remboursements. Cette situation explique ainsi l’inquiétude des assurés et la réaction des professionnels par rapport à la hausse des cotisations annoncée pour 2020. Toutefois, comme l’indique Mathieu Escot, responsable des études de l’association UFC-Que Choisir, dans Le Magazine de la santé, relayé par France Soir : « Évidemment, si les complémentaires ont à rembourser davantage de soins, ça va se retrouver sur les cotisations. Il y a une espèce de non-dit entre les pouvoirs publics et les mutuelles, même si les mutuelles expliquent de leur côté que l’augmentation n’est pas liée au 100 % santé ». Mathieu Escot Pour apaiser ces craintes, certaines mutuelles ont officiellement annoncé qu’elles ne répercuteront pas ce surcoût sur les assurés. D’autres ont même prévu d’instaurer un gel tarifaire pour l’année prochaine. L’aspect modéré de cette hausse vient notamment de l’appel lancé par la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, selon les analystes. Cependant, cette tendance s’explique aussi par les contraintes du marché. En effet, à partir de fin 2020, il sera possible de résilier un contrat de mutuelle santé à tout moment, un an après la souscription. Les acteurs du secteur ont donc tout intérêt à garder des tarifs concurrentiels. La réforme 100 % santé implique immanquablement un surcoût Actuellement, l’entrée en vigueur de la réforme 100 % santé et les dépenses y afférentes sont des sujets assez sensibles pour une complémentaire santé. En effet, à dater de l’application du dispositif, les mutuelles devront financer un quart du RAC (reste à charge), pour un montant total de 250 millions d’euros. Les trois quarts restants seront couverts par l’Assurance Maladie pour assurer le reste à charge zéro. Pour rappel, cette mesure permettra de réduire les dépenses de santé des ménages français pour les soins optiques, dentaires et auditifs. Concrètement, les assureurs et les complémentaires devront fournir des lunettes, des couronnes dentaires et des bridges sans reste à charge à partir de 2020. Les prothèses dentaires et auditives seront également concernées par cette mesure en 2021. Dès le début, la ministre de la Santé a incité les mutuelles à participer activement à la réforme. Toutefois, ce nouveau dispositif aura nécessairement une incidence sur les charges supportées par les acteurs de l’assurance santé. Eu égard à ce surcoût, les spécialistes estiment que la hausse des cotisations prévue pour 2020 reste raisonnable. Elle pourrait être nettement plus importante vu les montants en jeu.