Sylvestre Frezal, haut responsable au sein d’un groupe de référence en assurance de biens et responsabilité, s’est exprimé sur les risques climatiques et l’étendue des garanties pouvant être proposées. En effet, en raison des récents événements climatiques extrêmes et de leur récurrence, l’assurabilité de certains risques pose aujourd’hui problème. Selon M. Frezal, ce sujet est complexe et dépend de plusieurs facteurs. Les aléas du climat obligent les assureurs à s’adapter en permanence Il existe deux catégories de phénomènes climatiques. D’une part, le changement climatique rend les événements climatiques extrêmes plus fréquents et plus intenses. En France, par exemple, les sécheresses et les inondations connaissent une croissance constante depuis des années. D’autre part, pour certains événements « atypiques », il est difficile de conclure s’ils résultent d’une tendance structurelle ou d’une anomalie passagère. L’exemple des orages de grêle extrêmement intenses en 2022 illustre cette complexité. ImportantAinsi, les assureurs et réassureurs sont contraints d’adapter leurs modèles en fonction des événements. Le changement climatique est à l’origine de nombreux bouleversements, mais à intensité variable Aux États-Unis, on a assisté à une série impressionnante de catastrophes naturelles, à l’exemple des séries d’incendies qui ont frappé la Californie. Cela souligne l’impact du changement climatique, qui varie en fonction des zones géographiques. En France, les vagues de sécheresse ont été particulièrement préoccupantes, de même que les inondations, avec des coûts en constante augmentation. D’ailleurs, ces dernières devraient plus que doubler d’intensité d’ici 2050. En revanche, en ce qui concerne les tempêtes, le changement climatique semble avoir un impact limité sur leur fréquence et leur ampleur. La mutualisation pour soulager une industrie de l’assurance sous pression ImportantPour relever ces défis, M. Frezal met en avant deux éléments clés : la mutualisation des risques, la prévention. Le premier permet de répartir les coûts entre les assurés, tandis que le second vise à réduire le coût global des événements. En France, le régime CATNAT a été mis en place pour faire face à ces problèmes en reconnaissant que tous les territoires ne sont pas égaux en termes de risques. Cependant, le système assurantiel français, notamment celui de l’assurance habitation, demeure sous pression. Les coûts augmentent également alors que le coût des cotisations reste inchangé, ce qui nécessite une révision du système. A retenir Le changement climatique rend les événements climatiques extrêmes plus fréquents et plus intenses. Les assureurs doivent s'adapter à cette évolution, ce qui est complexe et coûteux. La mutualisation et la prévention sont deux solutions pour faire face à ces défis. Le système assurantiel français est sous pression et nécessite une révision.