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Écrit par La rédaction Meilleurtaux . Mis à jour le 10 avril 2024 . Temps de lecture : 10 min
La souscription d’un crédit immobilier implique de s’endetter sur de nombreuses années. La loi Scrivener promulguée le 10 janvier 1978, puis modifiée le 13 juillet 1979 (codifiée aux articles L.312-1, suivants du Code de la Consommation) a pour but de protéger les emprunteurs contre les dangers du crédit. Mise en place afin d’encadrer les demandes de prêts, elle prévoit un délai de réflexion de 10 jours. La banque a pour obligation de fournir plusieurs informations relatives à l’offre comme au contrat de prêt.
L’acquisition d’un bien immobilier nécessite bien souvent de recourir à un prêt pour financer son projet. Or, tout crédit engage l’emprunteur à rembourser un capital plus des intérêts sur une période plus ou moins longue. Cet engagement est matérialisé par un contrat signé entre l’emprunteur, éventuellement ses cautions et l’établissement prêteur.
La loi Scrivener permet à l’emprunteur de disposer de toutes les informations nécessaires en amont de la signature du contrat. Elle s’applique à tous les prêts souscrits par un particulier : crédits à la consommation, prêts immobiliers.
La loi Scrivener a posé des règles impératives limitant la liberté contractuelle en matière de crédit immobilier, peu importe le but de l’opération : habitation ou investissement locatif. Ces mesures garantissant l’information préalable comme la protection du consommateur de crédit immobilier, s’appliquent à tous les prêts immobiliers concernant :
Afin de permettre à l'emprunteur de pouvoir comparer les offres de prêt d’un établissement bancaire à l’autre, la loi Scrivener détermine un ensemble de mentions obligatoires. Elles doivent impérativement figurer sur toutes les offres préalables de crédit.
Bon à savoir : Les évolutions de la loi Scrivener Mise en place en 1978 puis rectifiée en 1979, la loi Scrivener a subi de nombreuses modifications. Depuis, plusieurs nouvelles dispositions ont été publiées au Journal Officiel de la République française (JORF) pour protéger les emprunteurs. Ce fut le cas avec la loi Lagarde en 2010 suivie de la loi Hamon en 2014. En 2016, la directive européenne sur les « contrats de crédit aux consommateurs relatifs aux biens immobiliers à usage résidentiel » est transposée en droit français.
Avant même la demande de souscription à un crédit, le futur emprunteur doit être correctement informé via les différents supports de communication (affichage, flyers, site internet...) utilisés par les établissements de crédit pour promouvoir leurs offres.
Les mentions obligatoires devant figurer sur tous les supports publicitaires relatifs à un crédit immobilier sont les suivantes :
Après avoir collecté les pièces justificatives nécessaires à l’étude du dossier, la banque étudie la viabilité du projet. Si le dossier est complet et le projet réaliste, elle édite ensuite une offre de prêt, puis fournit à l’emprunteur un certain nombre de documents.
Ces derniers viennent préciser les termes du contrat. Ils permettent à l’emprunteur de prendre une décision éclairée. Lors de l’édition de l’offre de prêt immobilier, la banque doit joindre la fiche standardisée européenne (FISE). Obligatoire depuis 2015, ce document informe le candidat au prêt de ses droits en matière d’assurance de prêt immobilier. « L’offre préalable » remise par le professionnel du crédit.
Elle doit contenir une série de mentions obligatoires :
À noter La loi interdit à l’émetteur d’une offre de prêt de réclamer le moindre paiement avant son acceptation par le consommateur.
À réception de l’offre par l’emprunteur (et les éventuelles cautions personnes physiques déclarées par l’emprunteur), celui-ci dispose d’un délai de réflexion de 10 jours calendaires pendant lequel il ne peut accepter formellement l’offre (jour de réception non compris). À compter du 11ᵉ jour, l’emprunteur peut retourner l’offre de crédit avec mention de l’acceptation par courrier.
A noter L’offre de crédit de l’établissement financier est valable au minimum 30 jours.
En plus du tableau d’amortissement du prêt, l’établissement financier doit joindre également à l’offre de crédit la notice d’information du contrat d’assurance indiquant les risques garantis comme les modalités de mise en jeu de l’assurance. En effet, toute modification ultérieure de la police d’assurance serait inopposable à l’assuré car non conforme à la police d’origine qu’il a acceptée au départ.
Grâce à la loi Scrivener, le consommateur peut recevoir plusieurs offres de crédit contenant des informations libellées selon des critères définis afin de les comparer entre elles.
Jusqu’à l’acceptation de l’offre par l’emprunteur, aucun paiement ne peut être fait, ni par le prêteur à l’emprunteur ou à une autre personne (vendeur, entrepreneur, promoteur), ni par le particulier au prêteur pour les frais de dossier ou les primes d’assurance.
Toujours dans le même objectif de protéger l’emprunteur, le Code de la consommation prévoit une interdépendance des contrats de prêt et des contrats de vente. Concrètement, cela signifie que si le prêt est refusé, l’acquéreur n’est pas obligé d’acheter le bien immobilier pour lequel il a sollicité un crédit. On parle plus couramment de la condition suspensive de l’obtention du prêt, indiquée dans la promesse de vente.
La condition suspensive est réalisée dès qu’un organisme de crédit a fait une offre préalable conforme aux caractéristiques de financement de l’opération dans la promesse de vente. L’emprunteur ne peut échapper à l’exécution de son engagement en s’abritant derrière la condition suspensive d’obtention du prêt s’il est prouvé qu’il a empêché l’accomplissement de la condition suspensive (exemples : le particulier n’a pas déposé de demande ce crédit en temps utile, il a fait des déclarations de revenus erronées ou incomplètes etc..).
Lorsque l’emprunteur a recours à plusieurs prêts pour financer une même opération (cas fréquent en pratique) il doit en informer ses prêteurs. Chaque prêt est conclu sous la condition suspensive de l’octroi de chacun des autres prêts. Toutefois, cette disposition ne s’applique qu’aux prêts dont le montant est supérieur à 10% du crédit total. Cela signifie qu’en cas de refus de financer l’opération par un des établissements de crédit faisant partie du montage de l’opération (à hauteur de 10% du crédit total minimum), l’emprunteur peut se dégager des autres contrats de crédit qu’il a acceptés.
Bon à savoir : Est-il possible d'annuler un contrat de prêt ?Si pour une raison valable la vente ne se conclut pas, le contrat de prêt sera annulé. L'emprunteur n'aura aucune somme à verser à la banque.
La législation a prévu de protéger l’emprunteur pendant la durée de vie du contrat.
Evoquons notamment les cas suivants :
La loi Scrivener protège les emprunteurs en définissant des règles précises en matière d’information au travers d’un délai de réflexion important. Souscription ou rétractation : le consommateur a les moyens de prendre une décision éclairée.
La banque doit fournir à l’emprunteur une offre de prêt avec un certain nombre d’informations obligatoires, notamment : l’identité du prêteur et de l’emprunteur, la nature, l’objet et le montant du prêt, le TAEG, la date de mise à disposition des fonds, les garanties exigées par la banque, un échéancier ou encore les conditions d’un transfert de crédit.
La banque doit aussi joindre la fiche standardisée européenne (FISE), intégrant les éléments essentiels du crédit immobilier proposé, dans un langage accessible à tous et sous une forme bien définie afin de permettre la comparaison entre les offres.
La loi Scrivener rend obligatoire de prévoir une condition suspensive d’obtention du prêt dans l'avant-contrat d'une vente immobilière. Cette condition concerne les prêts principaux comme les prêts complémentaires.
Si l'acquéreur n’obtient pas son financement dans le délai prévu, la vente s’annule. Cette condition permet à l'acheteur de se retirer d'une transaction immobilière sans avoir à verser de contrepartie financière, s’il n’obtient pas son prêt. Cependant, si l’acquéreur obtient son prêt, la vente est actée.
Après avoir étudié et validé le dossier du candidat au prêt, la banque lui transmet par courrier recommandé offre préalable de prêt en deux exemplaires. À compter du jour de réception de l’offre, l’emprunteur dispose d’un délai de 10 jours afin d’en étudier les modalités. Si elle lui convient, il renvoie l’offre signée, plus l’exemplaire de l’établissement prêteur. Il conserve la version destinée à l’emprunteur.
Il peut en profiter pour éventuellement la comparer avec des offres concurrentes. L’acceptation de l’offre ne peut pas se faire avant la fin du délai de rétractation, soit 11 jours après réception.
Écrit par La rédaction Meilleurtaux
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