La France se trouve actuellement dans la phase épidémique de la grippe et aucune région n’y échappe. Le professeur Bruno Lina, directeur du Centre national de référence des virus des infections respiratoires à Lyon, constate une augmentation significative de la circulation de la maladie. Mais quel est le niveau d’efficacité du vaccin contre la grippe cette année ? Peut-on craindre une situation similaire à celle connue par l’Espagne et l’Italie, où les hôpitaux sont confrontés à une affluence massive de patients en raison de la présence simultanée de plusieurs virus respiratoires ? Décryptage. Plusieurs virus en circulation Bien que la France ne soit pas à l’abri, des facteurs semblent jouer en sa faveur comme le ralentissement de l’épidémie de bronchiolite depuis plusieurs semaines et la baisse du nombre de cas de Covid-19 malgré la persistance de la circulation du virus sur tout le territoire. Pour ces maladies, les organismes de complémentaire santé prennent en charge les traitements. La grippe saisonnière n’est pas le résultat d’un virus. D’après les premières observations en France, le sous-type A (H1N1) domine cette année (70 % des infections), tandis que le A (H3N2) reste minoritaire. Chaque année, les autorités surveillent les virus de type A et B, qui sont les principaux déclencheurs des épidémies hivernales. ImportantLes virus grippaux évoluent et mutent constamment. Par conséquent, la composition du vaccin doit être ajustée en permanence afin de s’adapter à ces changements et permettre au système immunitaire de les combattre efficacement. Chaque année, les experts de l’OMS déterminent la composition des vaccins pour l’hémisphère Nord en se basant sur les données disponibles concernant les virus de l’hiver dernier et ceux qui émergent dans l’hémisphère Sud. Pour la saison 2023-2024, l’OMS recommande le vaccin élaboré à partir d’un virus A (H1N1), d’un virus A (H3N2), et de deux sous-types du virus B qui ont déjà circulé. Entre 60 % et 65 % d’efficacité contre le sous-type A (H1N1) ImportantLes premières données sur l’efficacité du vaccin contre la grippe cette année sont encourageantes. Une estimation préliminaire a montré que celui-ci est efficace à 60-65 % contre le sous-type A (H1N1), qui est actuellement le plus répandu. Cette correspondance entre le vaccin et la souche en circulation permet également de limiter la gravité et la durée des symptômes. Ces résultats sont conformes à la fourchette habituelle de 60 % à 70 %, avec des variations en fonction de l’âge. Cependant, les perspectives sont moins favorables pour le sous-type A (H3N2) avec une efficacité vaccinale plus faible. Malgré tout, le vaccin permet de diminuer l’intensité des symptômes. Le professeur Bruno Lina a déclaré que : L’évaluation du niveau de protection vaccinale est difficile en raison du manque de données. Bruno Lina Brigitte Autran, présidente du Comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires (Covars), pointe aussi la complexité du ciblage des sous-types A (H3N2) en raison de leur mutation rapide. Elle constate néanmoins que parmi les patients hospitalisés avec une forme grave, seulement 10 % étaient vaccinés. Cela indique que, malgré son adaptation imparfaite, le vaccin offre une protection accrue contre les formes sévères de la grippe. Malheureusement, les vaccins antigrippaux ne sont pas toujours efficaces, car les souches virales en circulation évoluent constamment, en moyenne tous les 3 à 5 ans. Cependant, Brigitte Autran et Bruno Lina s’accordent sur le fait que la vaccination reste pertinente en cas d’épidémie. A retenir La vaccination contre la grippe est efficace contre le sous-type A (H1N1), mais moins contre le sous-type A (H3N2). Le vaccin réduit le risque de contracter la grippe et de développer une forme grave. La vaccination reste recommandée en cas d’épidémie.